La 7e Session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l'Unesco, qui se clôturera aujourd'hui au siège de l'agence onusienne à Paris, à d'ores déjà inscrit, mardi passé, quatre savoir-faire du Botswana, d'Indonésie, du Kirghizistan et d'Ouganda sur la Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente de l'Unesco, rapporte l'APS. Ainsi, le savoir-faire de la poterie en terre cuite dans le district de Kgatleng au Botswana, où des femmes pratiquent cet art avec de la terre glaise, du grès altéré et d'autres matériaux pour fabriquer des pots de formes, motifs et styles divers qui rappellent les croyances et les rituels traditionnels de leur communauté. Le noken, sac multifonctionnel noué ou tissé, artisanat du peuple de Papouasie d'Indonésie, est l'autre bien immatériel à être classé par l'Unesco. Le noken est un filet noué ou un sac tissé à la main, à partir de fibre de bois ou de feuillage, par les communautés des provinces indonésiennes de Papouasie et Papouasie occidentale. Il sert à transporter des produits, des prises de pêche ou de chasse, du bois de chauffe, des bébés ou des petits animaux, mais aussi pour faire les courses et ranger les affaires à la maison. Le Comité a également reconnu comme patrimoine immatériel l'ala-kiyiz et le chirdak, l'art du tapis traditionnel kirghiz en feutre. Leur création est présentée comme une entreprise communautaire menée par les femmes âgées des zones rurales montagneuses. Mais, déplore-t-on, le nombre de praticiens régresse et l'absence de sauvegarde, le désintérêt de la jeune génération, la prédominance de tapis synthétiques à bas prix et la qualité médiocre et la rareté des matières premières ne font qu'aggraver la situation et menacent cette filière de disparition.Le bigwala, musique de trompes en calebasse et danse du royaume du Busoga en Ouganda, est le dernier élément classé patrimoine immatériel à sauvegarder en urgence par l'Unesco. Ces musiques et danses sont traditionnellement pratiquées lors de célébrations royales et d'événements de société. Le bigwala se joue avec cinq trompettes gourdes monotones, ou plus, sonnant à l'unisson, accompagnées de batteurs de tambour, de chanteurs et de danseurs. Les experts de l'Unesco déplorent le fait qu'il ne reste plus aujourd'hui que quatre anciens maîtres détenteurs des connaissances et savoir-faire du bigwala. C'est pourquoi, explique-t-ils, sa pratique est peu fréquente et sa survie est réellement menacée. Pour rappel, l'inscription d'un élément sur la Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente contribue, selon l'agence onusienne pour la science, la culture et l'éducation (Unesco) à mobiliser la coopération et l'assistance internationale pour assurer sa transmission. S. A.
Le costume nuptial tlemcenien classé patrimoine immatériel de l'humanité Le costume nuptial de Tlemcen (extrême-ouest d'Alger) a été inscrit mercredi par l'Unesco sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité, à la faveur de la 7e session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel qui se tient au siège de l'agence onusienne à Paris. Le Comité a affirmé que les rites et les savoir-faire artisanaux associés à la tradition du costume nuptial de Tlemcen ont été transmis de génération en génération par les hommes et les femmes de la communauté et servent de «marqueur d'identité locale». Il a estimé que cette inscription pourrait encourager le dialogue mutuel entre les communautés et les groupes, tout en sensibilisant à d'autres pratiques et rituels vestimentaires de la région méditerranéenne et ailleurs. Les rites et les savoir-faire associés à la cérémonie du mariage dans la région frontalière de Tlemcen ont été inclus en 2010 dans une base de données nationale des biens culturels immatériels, gérée par le ministère de la Culture. Le costume nuptial tlemcenien est le second bien immatériel algérien à être classé patrimoine culturel de l'humanité, après l'Ahalil du Gourara, en 2008.