Photo : Sahel Par Amirouche Yazid Le gouvernement prépare une nouvelle politique concernant les étudiants diplômés de l'université algérienne. L'annonce a été faite, hier, par le chef du gouvernement, M. Abdelaziz Belkhadem, en marge des travaux du colloque international sur «l'assurance–qualité dans l'enseignement supérieur : entre exigence et réalité», organisé, au siège du Cerist, par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. L'objectif de la nouvelle politique, promise par Belkhadem, est d'inciter les diplômés, notamment les jeunes, à rester fidèles à l'université algérienne, qui se dirige droit vers une saignée préjudiciable, notamment en matière d'encadrement de qualité. «Nous sommes en train de mettre en place toute une politique pour permettre à nos jeunes diplômés de rester en Algérie et de faire profiter leur propre pays de leurs connaissances et savoir-faire», a déclaré Belkhadem après avoir assuré l'inauguration officielle du colloque. Le chef du gouvernement résume les mesures d'incitation à l'emploi, et celles concernant le salaire et le logement. «Des mesures en termes d'emploi, de salaire, de logement, de pouvoir d'achat et de préparation de l'environnement seront prises en faveur des jeunes diplômés», dira Belkhadem, qui admet que le salaire n'est pas tout dans l'enseignement supérieur. Pour lui, «des compétences ont besoin de moyens adéquats pour pouvoir faire des recherches et approfondir leurs études». Cette annonce de Belkhadem est en mesure de rassurer la nouvelle vague d'universitaires qui se plaignent, rappelons-le, des mauvaises conditions dans lesquelles ils travaillent. L'enseignant et le chercheur universitaire souffrent, en effet, depuis les années 1990 de la dévalorisation de leur statut. Avec un faible salaire, sans logement et évoluant dans un environnement universitaire qui ne favorise pas la recherche, nombreux sont les universitaires algériens à avoir quitté le pays pour aller monnayer leur savoir ailleurs. Le gouvernement de Belkhadem donne ainsi le signe d'une volonté de freiner la paupérisation de l'université. Les universitaires se réjouiront d'entendre le gouvernement leur promettre des conditions meilleures. Seront-ils pour autant convaincus par la parole ? Les chiffres qui seront révélés à la prochaine rentrée universitaire répondront à une partie de la question.