Alors qu'il est attendu d'elle une lecture de la société en matière de fonctionnement, d'évolution et d'homogénéité de ses mouvements, l'université algérienne a préféré, depuis hier, se consacrer à elle-même en organisant un colloque international sur «l'assurance qualité dans l'enseignement supérieur : entre exigences et réalité». Le rendez-vous regroupe, pendant deux jours, des directeurs d'établissements de l'enseignement supérieur, des enseignants, des experts et des représentants de la Banque mondiale et de l'Unesco. Les travaux du colloque se dérouleront en ateliers et en plénières. Trois thèmes seront traités par les participants : assurance qualité des programmes, assurance qualité institutionnelle et assurance qualité, les conditions de mise en œuvre en Algérie. Dans sa communication d'ouverture, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Rachid Harraoubia, a déclaré que le colloque a pour finalité de faire bénéficier les établissements universitaires algériens de l'expérience internationale en matière d'assurance qualité. Il a ajouté que «ce colloque se fixe comme objectifs : identifier, articuler le déroulement des différents processus de l'assurance qualité, implanter et évaluer ses mécanismes, définir et mettre en place ses indicateurs et créer les conditions de la veille en assurance qualité». M. Harraoubia a souligné par ailleurs que son département s'attelle à améliorer et à renforcer la gouvernance des établissements universitaires par la mise en place d'un système d'évaluation et d'assurance qualité. Intervenant après l'allocution d'ouverture officielle assurée par le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, le professeur Berrah, qui a chapeauté les travaux du colloque, a traité la question de «la nécessité d'une approche assurance- qualité dans l'enseignement supérieur en Algérie». M. Berrah a axé son exposé sur la dialectique qualité-moyens. Il a posé ainsi la question des moyens, aussi bien humains que matériels, qu'exige toute demande de qualité. L'université algérienne est en effet dans une impasse à tel point qu'elle s'est éloignée de sa valeur première, à savoir la transmission du savoir déjà acquis et s'inscrire dans une logique de la recherche scientifique. Manifestement, la priorité doit être celle d'œuvrer à ce que l'université algérienne retrouve sa vocation. Car chercher la qualité là où les choses fonctionnent mal relève de l'absurde. La méthodologie veut que l'université fasse de manière objective son état des lieux qui confirmera certainement ce qui se dit dans les amphithéâtres, dans les campus et même dans la rue. La séance de l'après-midi d'hier a été réservée à la mise en examen de quelques expériences dans le modèle assurance-qualité. L'expérience tunisienne a été exposée par Najla Romdhane, coordinateur du programme national d'appui à la qualité de l'enseignement supérieur en Tunisie. Un rapport de l'expérience égyptienne a été présenté par le Dr Nadia Badrawi du comité de l'assurance-qualité du Caire. Marie-José Lemaitre a évoqué, pour sa part, l'expérience chilienne. Notons qu'à l'issue des deux jours de ce colloque international, des groupes de travail se chargeront de la mise en œuvre des recommandations des ateliers. A. Y.