La Russie a affirmé qu'elle ne changerait «jamais» sa position sur la Syrie, au lendemain de propos ayant enflammé les médias occidentaux d'un responsable russe jugeant possible une victoire de la rébellion dans la guerre qui déchire la Syrie. «Nous n'avons jamais changé et ne changerons jamais notre position», a déclaré, à Moscou, Alexandre Loukachevitch, porte-parole de la diplomatie russe. Jeudi, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, avait surpris les observateurs en affirmant ne «pas exclure une victoire de l'opposition dans la guerre en Syrie», qui a fait plus de 43 000 morts en près de 21 mois. Ces propos, jamais formulés par un responsable russe depuis l'éclatement, en mars 2011 de la crise syrienne, ont été rapidement relayés par les médias occidentaux. La position officielle de la Russie reste donc inchangée sur le conflit en Syrie, malgré les espoirs des Occidentaux qui avaient cru percevoir un changement de position de cet allié de Damas. Moscou a promptement démenti les propos du vice-ministre des Affaires étrangères en charge du dossier syrien, Mikhaïl Bogdanov, rapportés la veille par les agences. Pour la première fois depuis le début du conflit en mars 2011, un haut responsable avait en effet reconnu de manière explicite que Damas perdait de «plus en plus» le contrôle du pays et envisageait une possible victoire des opposants. L'Occident tente de faire changer la position de la Russie en accentuant la pression sur Moscou. Certains observateurs occidentaux ont considéré que les lignes commençaient à bouger la semaine dernière quand le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a accepté de rencontrer, à Dublin, la chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton. Moscou a confirmé sa position soulignant que «la Russie recherche avec insistance et minutie un moyen de régler la situation en Syrie par la voie politique». La controverse sur la position russe intervient alors que les Etats-Unis ont annoncé leur intention de déployer deux batteries de missiles Patriot et 400 soldats en Turquie. Sous le prétexte de protéger ce pays voisin d'un risque de débordement du conflit en Syrie, la question des missiles Patriot est au-devant de l'actualité. L'Otan avait accepté le déploiement de ces missiles demandé par Ankara. L'ordre officiel américain pour leur déploiement a été signé par le secrétaire à la Défense, Leon Panetta, avant son arrivée sur la base d'Incirlik dans le sud de la Turquie. Parmi les trois pays possédant des Patriot, seule l'Allemagne n'a pas encore formellement voté l'envoi des batteries en Turquie, sans toutefois refuser le principe. Après avoir usé jusqu'à la corde du prétexte de l'éventuelle intention du régime syrien de recourir à un arsenal chimique, les Occidentaux, Etats-Unis en tête, ont désormais une nouvelle préoccupation: l'utilisation de missiles Scud. M. B./Agences