, a indiqué vendredi la diplomatie russe, après qu'un vice-ministre eut la veille jugé possible une victoire de l'opposition dans ce conflit. "Nous n'avons jamais changé et ne changerons jamais notre position", a déclaré Alexandre Loukachevitch, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, lors de son point presse hebdomadaire. Il répondait à la réaction américaine aux propos la veille du vice-ministre russe des Affaires étrangères en charge du dossier syrien, Mikhaïl Bogdanov. Ce dernier a déclaré selon les agences russes que le régime syrien perdait "de plus en plus" le contrôle du pays et qu'une victoire de l'opposition dans ce conflit n'était pas à exclure. C'est la première fois qu'un haut responsable russe reconnaît de manière aussi explicite une possible victoire des opposants au régime de Bachar al-Assad, dont Moscou est l'un des derniers soutiens. Cet aveu a été commenté avec un brin de sarcasme par la diplomatie américaine. "Nous voulons louer le gouvernement russe pour s'être finalement réveillé à la réalité et reconnaître que les jours du régime (syrien) sont comptés", a déclaré avec ironie la porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland. "J'ai vu comment la porte-parole du département d'Etat américain a (...) dit avec enthousiasme que Moscou s'était enfin réveillé et changeait sa position", a déclaré M. Loukachevitch. "Nous n'avons jamais dormi, et jamais changé notre position", a-t-il insisté. "M. Bogdanov a encore réaffirmé notre position de principe en faveur d'une mise en ouvre la plus rapide possible des accords obtenus à Genève le 30 juin" dernier, a-t-il souligné, faisant référence à l'accord sur les principes d'une transition politique en Syrie adopté dans la capitale helvétique par le Groupe d'action sur la Syrie. Les circonstances dans lesquelles ont été tenus les propos de M. Bogdanov-- jusqu'à présent peu connu pour ses déclarations fracassantes -- restent floues. Il n'est pas clair notamment si le diplomate était conscient du fait que ses propos étaient enregistrés par les agences de presse russes. La Russie est l'un des derniers soutiens du régime syrien, auquel elle vend des armes. Moscou a bloqué jusqu'ici tous les projets de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies condamnant le régime du président Bachar al-Assad.