Le milieu d'Arsenal, Samir Nasri, s'est adapté avec aisance aux exigences du football anglais et continue une progression qui ne peut que profiter à l'équipe de France, qui affrontera l'Uruguay mercredi au Stade de France. «Je n'ai pas vu beaucoup de joueurs s'adapter aussi rapidement à l'intensité du jeu anglais», déclarait son entraîneur, Arsène Wenger, après le premier doublé professionnel de son milieu, homme du match de la splendide victoire contre Manchester United,le 8 novembre dernier, qui relance les Gunners dans le championnat. C'est sans doute cette victoire qui vaut son rappel à Nasri, vu pour la dernière fois en Bleu lors du naufrage en Autriche le 6 septembre dernier (3-1). Sa prestation à l'Emirates Stadium lui a sans doute permis de compenser un peu de l'immense retard accumulé derrière Yoann Gourcuff dans la hiérarchie des milieux français. «Même si cela ne se voit pas, il est étonnant physiquement, doté d'une technique fantastique et, par-dessus tout, il est très intelligent», explique Wenger qui reconnaît qu'il «ne comptait pas sur Nasri dans les six premiers mois de la saison». Alors qu'il a manqué un mois de compétition en raison d'une blessure à la cheville et qu'il ne compte que huit apparitions en championnat, le Français de souche algérienne, 21 ans, a inscrit quatre buts, dont l'un pour son premier match en Angleterre, le 16 août dernier face à West Brom (1-0). La saison passée, la plus prolifique de sa carrière, il n'en avait inscrit que six en 30 matches pour Marseille. Son repositionnement à gauche par Arsène Wenger, qui le décharge beaucoup des tâches de récupération et d'organisation, est pour beaucoup dans ce réalisme inédit, et pourrait offrir une piste de réflexion à l'encadrement de l'équipe de France. La concurrence Gourcuff ne serait plus un immense souci pour Nasri. «Devant le but, il peut finir du droit ou du gauche. Il est rapide, c'est pourquoi je l'encourage à aller au bout», explique Wenger. Mais Nasri apporte beaucoup plus que des buts. Son jeu direct, sa vitesse, son goût du un contre un, simplifient les schémas parfois trop élaborés d'Arsenal. Son adaptation rapide ne surprend pas Nasri qui, «trop jeune pour le United de Cantona», explique avoir découvert le football anglais «en regardent à la télé Arsenal avec Robert Pires, Thierry Henry, Patrick Vieira». «Arsenal est un peu une équipe française. En France, elle est considérée comme la 21e équipe du championnat», affirmait récemment Nasri en Angleterre. Le Marseillais pense que Wenger est pour beaucoup dans sa réussite : «Il est l'un des meilleurs au monde. C'est un honneur de jouer sous ses ordres. Il est très proche de ses joueurs et vous dit la vérité quand il vous recrute.»