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Exclusif - Belhadj : «Oui, le Barça me voulait»
Publié dans Le Buteur le 16 - 03 - 2009

A Portsmouth ou même dans la presse anglaise régionale ou spécialisée, on n'hésite pas à le décrire comme un «flying defender» (défenseur volant).
«Si je joue au Barça, ce sera en position de force.»
* Avant de parler de votre première expérience dans la Premier League, revenons sur les six mois que vous aviez passés à Lens, la saison dernière. Ces six mois ont-ils marqué la renaissance de Nadir Belhadj après un passage plutôt malheureux à l'Olympique Lyonnais ?
Oui, dans la mesure où, effectivement, j'avais vécu une mauvaise expérience à Lyon en ayant très peu joué, même si j'ai appris beaucoup de choses là-bas. J'étais content de retourner à Lens, qui est, de surcroît, mon club formateur. Je pense avoir fait six bons mois dans ce club particulier qui a de très bons supporters. Malheureusement, il y a eu la rétrogradation au bout et j'espère que Lens remontera à l'issue de la présente saison. Je continue à suivre l'actualité du club. C'était quand même une bonne expérience pour moi car ça m'a bien relancé.
* Cette période vous a-t-elle permis de reprendre confiance ?
Je n'ai jamais perdu la confiance. J'ai tout simplement apprécié de rejouer, prendre du plaisir sur le terrain, jouer comme je sais le faire. L'entraîneur Jean-Pierre Papin était très content de m'avoir recruté.
* Avec du recul, pensez-vous avoir été victime d'une injustice au sein de l'Olympique Lyonnais ?
Ce n'est pas de l'injustice, mais on ne m'avait pas donné ma chance. A chaque fois que j'ai joué, j'ai prouvé que j'avais ma place dans cette équipe, que ce soit contre le FC Barcelone en Ligue des champions ou contre le Paris Saint-Germain ou Caen en France. Le coach, Alain Perrin, avait fait ses choix. Ce qui était délicat pour lui est qu'il avait au même poste que moi un champion du monde, Grosso. Voilà tout. Je respecte Grosso et je n'ai jamais eu de problème avec lui, mais je pense que j'aurais pu jouer. Ce dont je suis certain, c'est qu'avec l'entraîneur actuel, Claude Puel, j'aurais joué.
* Alors que vous étiez encore sous contrat pour quatre ans, vous avez quitté Lens. Etait-ce un choix personnel motivé par le fait que vous ne pouviez pas vous permettre de jouer en Ligue 2, après avoir goûté au haut niveau ou bien était-ce le choix du club pour des considérations financières ?
C'était surtout pour ma qualité footballistique. Si Lens s'était maintenu en Ligue 1, je serais resté, mais je ne pouvais pas me permettre de redescendre un étage. J'ai les qualités pour jouer en haut. C'était donc surtout pour des raisons sportives. Cela dit, même le club avait besoin d'argent, c'est clair. Vous aviez bien vu comment mon transfert a été agité car tout le monde parlait de moi partout. Je ne suis parti que le dernier jour. Lens m'a prêté pour un an avec option d'achat à Portsmouth. Au mois de janvier, Portsmouth a levé l'option d'achat et j'ai signé un nouveau contrat et Lens a pris son argent. Donc, tout le monde a été gagnant dans l'affaire.
* Vous avez dit qu'on vous avait annoncé un peu partout. Pourquoi avoir choisi Portsmouth ?
Parce que c'est un club qui me voulait dès le début. Ses représentants étaient venus me voir dès le début et avaient insisté, contrairement à d'autres clubs qui se sont manifestés au dernier moment parce qu'il leur manquait un jour ou parce que l'un de leurs joueurs s'était blessé. J'avais rencontré le coach et il m'a expliqué qu'il avait confiance en moi. J'ai donc accepté et j'ai rejoint Portsmouth. Je ne le regrette pas et je suis content d'être là.
* Si on comprend bien, vous ne vouliez pas être un «bouche-trou» pour des clubs qui voulaient seulement compléter la liste de leurs joueurs en vous recrutant ?
C'est bien cela. Le championnat de Ligue 1 avait déjà commencé et, si ces clubs étaient réellement intéressés par mes services, ils seraient venus vers moi directement avant le début du championnat.
* Quels étaient ces clubs ?
Il y en a eu plusieurs. Le club de la dernière minute a été Monaco qui avait fait le forcing lors des derniers jours. C'est un bon club, mais ils auraient dû me prendre dès le départ et non pas me courir après à la dernière minute.
* Pour vous, il s'agissait d'une question de principe ?
Tout à fait. De plus, je voulais tenter une expérience à l'étranger et je suis venu ici.
* On dit de Harry Redknapp, votre premier entraîneur à Portsmouth (parti entre-temps à Tottenham, ndlr), qu'il a l'œil pour repérer les très bons joueurs et qu'il aime les éléments qui jouent l'offensive. Vous a-t-il fait sentir qu'il vous appréciait lors de la période durant laquelle il a travaillé avec vous ?
Cela s'est très bien passé avec lui. Il m'a donné toute sa confiance et il m'a mis à l'aise. Il voulait que je j'aille vers l'avant, que je joue mon jeu tout simplement. C'est ce que j'ai fait et j'ai été content de travailler avec lui.
* Cela avait bien marché durant les premiers temps avec un excellent début de saison à votre actif. Après, les résultats ont été moins bons. Pour vous, le départ précipité de Redknapp était-il lié aux mauvais résultats ou bien était-ce parce que l'offre que lui avait fait Tottenham ne pouvait pas se refuser ?
Moi, je n'ai appris son départ que le jour où il était parti, dans le vestiaire. Je pense qu'il est parti surtout pour des raisons financières car l'offre de Tottenham à lui et à Portsmouth était très intéressante et il ne pouvait pas refuser. Il avait quand même réalisé de très bons résultats. Il a choisi de partir et il faut respecter ce choix.
* Avec Tony Adams, son adjoint qui avait pris le relais, comment les choses se passaient pour vous ?
Comme c'était l'entraîneur adjoint du temps de Redknapp, il connaissait très bien l'équipe. Cela n'a pas trop marché avec lui sur le plan des résultats, mais c'était aussi à nous, joueurs, de faire le nécessaire pour que les résultats soient meilleurs. A présent, il y a un nouveau coach et la vie continue.
* Durant le mercato, on a parlé d'une offre du FC Barcelone pour qui votre jeu convient à sa philosophie de jeu, du moins plus que celui d'Abidal, jugé trop défensif. Confirmez-vous cette offre ? Si oui, pourquoi l'avoir déclinée ?
Je confirme qu'il y a bien eu une offre du Barça et j'en étais très heureux. Cependant, je n'ai pas voulu prendre le risque de revivre la même situation que j'avais vécue à l'Olympique Lyonnais. Et puis, je n'étais pas intéressé par un prêt de six mois seulement. J'espère un jour aller au Barça pour y jouer, mais en position de force. Comme vous l'avez dit, j'ai le jeu pour jouer là-bas. Au contact des grands joueurs de cette équipe, le jeu s'améliorerait sûrement. Mais je ne voulais pas être un remplaçant de luxe comme à Lyon. Si le Barça s'était manifesté après mes deux ans à Sedan, j'aurais accepté, mais je suis dans une situation où je rejoue après ne pas avoir joué durant plusieurs mois. Je ne veux pas revivre la même mésaventure. Et puis, même au plan personnel, déménager encore une fois et repartir dans une nouvelle vile, c'est difficile.
* Entre-temps, Abidal s'est blessé. N'est-ce pas un clin d'œil malicieux du destin pour vous dire que vous avez raté une belle opportunité ?
C'est malheureux pour Abidal. C'est le mektoub. Inch'Allah, il reviendra rapidement. C'est un très bon joueur que j'admire beaucoup. D'ailleurs, son absence laisse un vide puisqu'on a mis Puyol, un arrière central, à sa place (entre-temps, Puyol s'est lui aussi blessé, ndlr)….
* … Alors qu'il y a Silvinho qui n'est pas utilisé…
C'est vrai et c'est bizarre, car c'est un bon jour. Pour en revenir à l'offre du Barça, elle m'a beaucoup fait plaisir car elle démontre que mon talent est reconnu au plus haut niveau et cela me remonte le moral et m'incite à travailler encore davantage.
* Votre objectif, à terme, est-il de jour un jour dans un club comme le Barça ?
Oui, inch'Allah, je jouerai dans un club comme celui-là. Ce n'est pas que je m'enflamme, mais je pense en toute sincérité posséder les qualités pour évoluer dans une telle équipe. Voyez Daniel Alvès sur le côté droit : c'est un défenseur droit, mais il ne défend pas. Pourquoi ? Parce que le Barça a toujours le ballon (rire) ! C'est un très bon joueur et il a les mêmes qualités que moi. Il monte bien, il centre.
* Votre situation rappelle celle de Madjid Bougherra qui, comme vous, a eu des offres durant le mercato, mais qui a refusé de prendre le risque de revivre la mésaventure qu'il a vécue à Charlton. Vous êtes-vous concertés pour prendre la même décision vis-à-vis des offres qui vous ont été faites ou bien chacun de vous deux a agi spontanément ?
J'ai discuté un peu avec mon agent et ma famille, mais j'avais pris la décision de rester directement, en agissant seul. C'est dur de se retrouver dans l'anonymat et de ne pas jouer. Je persiste à penser que j'aurais dû jouer plus à Lyon. C'était une bonne expérience quand même, car je sais désormais comment ça fonctionne dans les grands clubs. Quand à Madjid, nous ne nous sommes pas concertés, mais je pense que nous avons eu la même approche de la situation. Il fait une très bonne saison aux Glasgow Rangers et il n'y a pas de raison qu'il parte.
* Anthar Yahia a eu une offre de la part de West Ham durant le mercato, mais il l'avait déclinée car son club, Bochum, lutte pour son maintien et il ne pouvait pas le laisser tomber en cette période. Pensez-vous qu'il aurait pu réussir à West Ham et dans le championnat anglais ?
Déjà, je pense qu'il est déjà dans un grand championnat, la Bundesliga. En Allemagne, il y a de très grands joueurs et de très beaux stades. Avec les qualités défensives qu'il a, il aurait pu très bien s'adapter ici, en Angleterre, sans aucun problème. Il a des qualités athlétiques, il aime le contact, il va au contact et c'est ce que les gens aiment en Angleterre. Il se serait parfaitement imposé en Premier League.
* Lors du dernier match avec la sélection nationale face au Bénin à Blida, tout le public avant scandé «Nadir Belhadj ! Allah akbar !» avait le coup d'envoi du match. Qu'est-ce que cela vous a fait ?
Cela m'a vraiment fait plaisir et cela me donne une seule envie : leur rendre ce soutien en me donnant à fond sur le terrain. Notre public est notre 12e, 13e et même 14e homme ! C'est pour ça que nous donnons le maximum afin de le satisfaire.
* Bougherra nous a déclaré que lorsqu'il voit le drapeau algérien flotter et les supporters présents en masse, il ressent un supplément de cœur qui le fait se transcender. Ressentez-vous la même chose ?
Oui, il y a effectivement un plus. Voir que pour un simple match amical face au Bénin le stade est rempli ne peut que nous combler de plaisir. Cela nous donne vraiment l'envie de gagner, car nous ne pouvons pas décevoir ce public.
* A la vue de la prestation de vos coéquipiers face au Bénin, pensez-vous que l'équipe est prête pour affronter le Rwanda à Kigali ?
En dépit de l'absence de trois éléments, l'équipe a fait une très belle première mi-temps. Je pense que nous serons prêts pour les matches officiels qui nous attendent.
* Il y a de plus en plus d'Algériens évoluant en Grande-Bretagne. Pensez-vous que cela élèvera leur niveau ?
Certainement. Tout le monde rêve de jouer ici. Allez demander à n'importe quel joueur français et il vous dira que son rêve est de jouer en Angleterre.
* Un dernier mot à l'adresse des Algériens ?
Avant tout, je remercie Le Buteur de me suivre partout où j'évolue, que ce soit à Sedan, Lyon, Lens et maintenant à Portsmouth. Merci d'avoir fait le voyage jusqu'ici pour me voir. Aux Algériens, je dis que nous sommes tous motivés pour donner le maximum en vue d'une qualification pour la Coupe du monde. Qu'ils sachent que nous nous donnerons tous à fond.
Entretien réalisé à Southampton par
Farid Aït Saâda
Mister flying defender
Nadir Belhadj, avec sa frêle silhouette dans la très physique Premier League anglaise, qui l'eut cru ? Très peu de gens, sans doute les mêmes sceptiques qui n'avaient pas cru, en décembre 2006, l'information de sa signature à l'Olympique Lyonnais, champion de France en titre, alors qu'il évoluait à Sedan, dernier du classement. C'est que le latéral gauche algérien nourrit les paradoxes : il peut être dans une équipe qui ne carbure pas fort, mais lui roule toujours à plein régime sur son côté gauche. Aujourd'hui, plus que jamais. N'est-il pas dans le pays par excellence où on roule à gauche ?
Déjà 2 buts et plusieurs passes décisives
A Portsmouth, Belhadj est devenu en quelques semaines une star, ce qui n'est pas rien dans un club qui renferme de grands noms. A Portsmouth ou même dans la presse anglaise régionale ou spécialisée, on n'hésite pas à le décrire comme un «flying defender» (défenseur volant) et parfois même comme un «flying winger» (ailier volant). C'est qu'il monte tellement souvent, surtout à domicile, à Fratton Park, qu'on en oublie parfois qu'il est défenseur. «Je ne peux pas changer mon jeu. Il est ainsi fait : j'aime monter lorsque l'occasion se présente. Cela n'a pas trop mal marché pour moi puisque j'ai inscrit 2 buts (contre Sunderland et West Ham, ndlr) en championnat et j'ai délivré pas mal de passes décisives», se défend-il. Les statistiques offensives plaident, en effet, en sa faveur. Son début de saison tonitruant, avec 17 titularisations, a montré qu'il s'est bien adapté au niveau de la très exigeante Premier League. Néanmoins, mais il y a aussi le revers de la médaille : quand il y a des pépins défensifs, Belhadj est évidemment le bouc émissaire parfait.
«Quand il y a des matches physiques, Hreidarsson est plus indiqué que moi»
Démonstration : l'entraîneur intérimaire Paul Hart, qui a pris la succession de Tony Adams, limogé, l'a mis sur le côté trois matches durant. Les mauvaises langues affirment que Hart, soucieux de montrer qu'il a compris ce qui ne va pas à l'équipe afin d'être officialisé à son poste, a fait ce que fait tout nouvel arrivant à un poste : il a voulu faire le contraire de son prédécesseur. Ainsi, l'Islandais Hermann Hreidarsson, pourtant défenseur axial de prédilection, a été placé à gauche à la place de Nadir. Au premier match, Portsmouth gagne avec un but de Hreidarsson. Au deuxième, il arrache le nul à Stoke City grâce aussi à une égalisation dans le temps additionnel obtenue grâce au Finlandais. «Je dois l'avouer : le match de Stoke City n'était pas fait pour moi. Hreidarsson était plus indiqué, car l'adversaire est très physique et ce n'est pas mon genre de jeu», reconnaît l'internationale algérien, très sport. Madjid Bougherra, qui a connu Hreidarsson à Charlton, a un tout autre avis : «En toute objectivité, et sans parti pris aucun, Belhadj est bien meilleur que lui sur le flanc gauche.»
Belhadj-Crouch, les deux font la paire
La fête s'est arrêtée là pour Hreidarsson puisqu'au troisième match sous la conduite de Hart, Portsmouth a été battu à domicile par Chelsea. La question que les supporters et la presse se posaient est : Belhadj allait-il réintégrer son poste contre Middlesbrough ? Après un stage de régénération de six jours à Dubaï, Paul Hart n'a, a priori, pas changé d'avis puisque Belhadj est sur le banc à Middlesbrough et Hreidarsson titularisé. Cependant, la blessure du milieu droit Jermain Pennant, alors que Portsmouth menait 0-1, va obliger le coach à incorporer l'Algérien à la 36' pour renforcer le milieu. «J'ai déjà joué milieu droit sous Tony Adams. En fait, je suis prêt à jouer à tous les postes, pour peu qu'on me fasse confiance, même si je me sens vraiment à l'aise comme arrière gauche.» Comme pour démentir son coach, l'Algérien délivre même un de ces centres dont il a le secret en direction du géant Peter Crouch, lui offrant l'occasion de tuer le match, mais l'ancien attaquant de Liverpool l'a raté lamentablement. Depuis le début de la saison, c'est un scénario classique : Crouch s'est plus d'une fois régalé des centres de Belhadj.
«Une fois aguerri, je viserai haut»
Portsmouth a été rejoint au score in extremis à la 90', mais la bonne nouvelle est pour le défenseur algérien : il a montré qu'il est bel et bien là. «Je ne me suis jamais fait de souci. Je savais que la situation n'allait pas durer, car tout le monde connaît ma valeur.» Il est d'autant plus content qu'il aime bien la Premier League et ne veut pas changer. «Je me sens vraiment à l'aise ici, que ce soit au plan du jeu qu'avec les supporters. Ils sont d'une correction incroyable. Ce n'est pas comme en France où on m'embête dans la rue à cause d'un mauvais résultat.» Dans sa tête, c'est clair : «Si on me fait confiance, j'ai envie de rester à Portsmouth afin de progresser davantage. Une fois bien aguerri, je pourrais viser haut.» La mésaventure vécue à l'Olympique Lyonnais lui a appris un principe bien anglais : step by step (étape par étape).
F. A-S
Fratton Park, un stade typiquement anglais
Le stade où reçoit Portsmouth, Fratton Park, est actuellement le plus petit de la Premier League (quelque 21 000 places), mais c'est un stade typiquement anglais de par son architecture et l'ambiance que les supporters y créent. «C'est un petit stade, mais lorsque les supporters s'y mettent, les joueurs ont des ailes», témoigne Belhadj, ravi de jouer dans cette enceinte où les fans sont à proximité, à deux mètres à peine de la ligne de touche. «Tous les stades anglais sont magnifiques. Il n'y a pas de grillages et les spectateurs sont chauds, mais respectueux et sans excès.»
La cuisine anglaise, c'est dur à avaler !
Que les débuts à Portsmouth étaient durs pour Belhadj ! Non pas qu'il ne pouvait pas suivre le rythme des entraînements ou des matches, mais il trouvait des difficultés avec la… cuisine anglaise. Les Britanniques étant talentueux dans plusieurs domaines, excepté la cuisine. Changer d'habitudes alimentaires était, le moins qu'on puisse dire, dur à avaler. «C'était difficile les premiers temps, mais je me suis adapté. De toutes les façons, je ne mange pas beaucoup. Et puis, en découvrant la région, j'ai appris où et comment manger.» Cela dit, au plan sportif, la première saison en Premier League a donné faim à Belhadj, plus que jamais décidé à rassasier son appétit par des titres et des performances.
De grands noms comme coéquipiers
Portsmouth est surnommé par les médias anglais le «cimetière des stars». A la manière des clubs des pays du Golfe, il ramène de nombreux anciens grands joueurs ou des stars en perte de vitesse en leur offrant le challenge de se relancer ou bien terminer leur carrière. Ainsi, Portsmouth compte actuellement dans ses rangs le gardien de but international David James (plus connu sous le surnom de Calamity James), l'ancien défenseur international d'Arsenal, Sol Campbell, l'attaquant géant Peter Crouch et son ancien coéquipier à Liverpool Jermain Pennant, les Nigérians Kanu (ex-Ajax et Arsenal) et Utaka (ex-Lens et Rennes), le défenseur français d'origine marocaine Younès Kaboul (ex-Auxerre et Tottenham), le défenseur camerounais Laurent (ex-Arsenal) et le milieu de terrain sénégalais Papa Bouba-Diop (ex-Lens et ex-Fulham).
Papin et Adams, ses idoles hier, ses entraîneurs aujourd'hui
Enfant, Nadir Belhadj suivait le football à la télévision et, parmi les stars qu'il admirait, il y avait Jean-Pierre Papin, attaquant de l'Olympique de Marseille et du Milan AC, et Tony Adams, défenseur emblématique d'Arsenal et de l'équipe d'Angleterre. Ces stars qu'il ne croyait voir qu'à la télévision ont tous deux croisé sa vie en tant qu'entraîneurs. Le hasard a voulu que tous deux aient commencé leur carrière d'entraîneur principal dans l'élite avec Belhadj comme joueur. A Lens, Papin, après avoir fait accéder Strasbourg, avait eu sa première expérience en Ligue 1 en prenant en main Lens. «Franchement, cela se passait très bien avec lui. Etant un ancien attaquant, il appréciait mon jeu porté vers l'offensive. C'est lui qui avait insisté pour me recruter durant le mercato et il me faisait entièrement confiance», témoigne le défenseur international algérien. A Portsmouth, Tony Adams, adjoint de Harry Redknapp, a été propulsé manager à son départ. Lui aussi appréciait les qualités de Nadir car l'Algérien n'a manqué aucun match sous sa conduite. «J'ai beaucoup appris de lui sur le plan défensif car c'était un ancien défenseur doté d'une longue expérience au plus haut niveau», reconnaît Belhadj qui n'oubliera jamais le soutien de l'ancienne tour de contrôle d'Arsenal.
Kaboul, Distin et Utaka l'ont aidé à s'intégrer
Si Belhadj a réussi une intégration rapide au sein de Portsmouth, c'est grâce à la présence de nombreux joueurs français ou francophones au sein de l'équipe. «A mon arrivée, Kaboul, Distin, Pomorat ou encore Utaka et Armand Traoré m'ont beaucoup aidé. Débarquant dans un nouveau pays doté d'une culture particulière, ce n'était pas évident pour moi, mais ils ont été à mes côtés et je leur en suis très reconnaissant», insiste-t-il. Ses nouveaux copains l'ont notamment aidé pour trouver ses repères dans la région et bien s'intégrer dans la vie de tous les jours.
Un gaucher qui roule à gauche avec volant à gauche !
Un gaucher pur comme Nadir Belhadj ne pouvait que trouver son bonheur dans un pays comme l'Angleterre où on roule… à gauche. Ainsi, comme sur un terrain comme dans sa voiture, il ne quitte jamais le couloir gauche, même si ce n'était pas évident au début. «A mon arrivée, on m'avait prêté une voiture configuré à l'anglaise, avec volant à droite. Avec le temps, je me suis adapté, même si je me suis oublié quelques fois en me trompant de côté», avoue-t-il en riant. A présent, il a ramené sa voiture de France et roule à gauche avec volant à gauche. Bref, avec Belhadj, tout est à gauche.
C'est mi-Portsmouth, mi-Southampton
Portsmouth joue à Portsmouth. Elémentaire, diriez-vous. C'est vrai, mais il faut savoir que son centre d'entraînement se trouve plutôt du côté de Southampton, autre ville côtière donnant sur la manche et située au nord-ouest. C'est donc dans une petite ville située entre Portsmouth et Southampton que réside Belhadj. «Je suis allé seulement trois ou quatre fois dans la ville de Portsmouth», avoue-t-il. C'est d'autant plus plausible que même le stade, Fratton Park, est situé à l'entrée de la ville et non pas au centre-ville.
Belhadj se paye des cours d'anglais
Ne connaissant pas l'anglais à son arrivée à Portsmouth l'été dernier, Belhadj a fait beaucoup de progrès grâce notamment au cours qu'il prend depuis plusieurs semaines. «Je me paye une formation linguistique. Un enseignant vient chez moi deux jours par semaine. Cela commence à donner des résultats car je me débrouille à présent pas mal pour communiquer dans la ville.» Quant à la communication avec les entraîneurs, c'est parfois dur, surtout lors des débuts, car les coaches ont tendance à parler rapidement. «Heureusement que les copains français, surtout Distin, volent à mon secours en jouant les traducteurs. Sinon, je ne m'en serais pas sorti.» Dans quelques mois, à la fin de sa formation, il sera capable d'être «autonome» linguistiquement parlant.


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