Washington, Paris, Londres suivis par certains pays arabes, sont d'un activisme remarquable lorsqu'il s'agit de la Syrie ou de l'Iran. Mais dès qu'Israël s'illustre par des annonces, bravant la légalité internationale, c'est silence radio, ou bien se limitant à de petits reproches et du bout des lèvres. L'Etat hébreu, en pleine campagne électorale, annonce en quelques jours des plans de construction de plus de 4 000 logements dans des quartiers de colonisation à Al-Qods-Est occupée et annexée. Une véritable bravade à la communauté internationale et aux droits régissant les rapports mondiaux. Cette avalanche de plans de construction semble être une sanction contre la démarche palestinienne légaliste à l'ONU et surtout le rapprochement entre les mouvements Fatah et Hamas. C'est devenu un rituel, la colonisation des terres palestiniennes est systématique, Israël se permet même de l'annoncer publiquement. Et ne provoque nullement les désapprobations, généralement hypocrites, du monde dit, libre. Lundi, le ministère de l'Intérieur israélien avait donné son feu vert à la construction de 1 500 logements, également dans la partie est de la ville sainte, relançant un projet qui avait provoqué un froid d'usage entre Tel Aviv et Washington en 2010. En outre, le ministère du Logement israélien, un département spécialisé dans la colonisation, se prépare à lancer la semaine prochaine des appels d'offres pour des centaines de logements dans des colonies de Cisjordanie. Le tout dans une indifférence du droit international qui étonne et détonne. Les Etats-Unis, qui déplorent complaisamment la colonisation, ont dénoncé, faiblement, des «gestes de provocation». Un refrain qui n'amuse plus personne, n'ayant point d'effet sur le terrain. De leur côté, les quatre membres européens du Conseil de sécurité de l'ONU préparent une déclaration commune pour condamner ces projets de construction dans les colonies. Une action effectuée dans l'embarras, par les représentants de ces Etats. Le droit international semble ne pas concerner Israël, Etat membre de l'ONU mais aussi un des derniers Etat colonisateur. «L'intensification de la colonisation et l'ensemble des pratiques israéliennes d'assassinats et d'arrestations nous poussent à accélérer notre recours à la Cour pénale internationale (CPI)», a réagi le négociateur palestinien Mohammad Chtayyeh, en référence aux possibilités offertes par le statut d'Etat observateur obtenu le 29 novembre par la Palestine à l'ONU. Ce discours de sens des Palestiniens pourrait en revanche porter ses fruits. Beaucoup de dirigeants politiques et militaires israéliens sont de véritables criminels de guerre ayant perpétrés directement ou indirectement des massacres à Ghaza et en Cisjordanie. M. B. /Agences