En cette veille de fin d'année la tension sociale va crescendo dans la wilaya d'Annaba et sa région, qui ont connu ces derniers jours des manifestations et des protestations qui ont donné lieu parfois à l'intervention des forces de l'ordre. En effet, avant-hier, la direction régionale de l'Aadl a été la première à donner le «la» avec un rassemblement de plus d'une centaine de souscripteurs qui se disaient être lésés par cette agence, qui selon eux gère les dossiers selon les interventions et les relations qu'ont certains qui bénéficient les premiers de logements alors que leurs dossiers n'existent même pas au niveau de l'Administration, pendant que d'autres attendent depuis 2009 un logement qu'ils ont payé en partie. Une situation qui a amené cette explosion de colère devant les locaux même de la direction régionale. Presque en même temps ce sont les habitants du bidonville d'El M'Haffer, situé sur l'axe routier allant du CHU Ibn Rochd à la cité Oued Kouba, en passant par Zaafrania, qui sont sortis dans la rue pour bloquer cette voie stratégique. Cela avait duré près de 8 heures, durant lesquelles la circulation a été fermée, créant des embouteillages et bien des désagréments aux citoyens, qui tentaient de prendre d'autres voies pour rejoindre leur destination. Les citoyens manifestaient ainsi leur colère contre le fait que certains indus bénéficiaires figuraient sur la liste d'attribution de 600 logements affichée la veille. A la vérité, les anciens habitants de ce bidonville ont été relogés mais à chaque fois de nouveaux venus réoccupent le site et exigent à leur tour des logements. Une situation qui ne finit pas et qui à chaque fois donne lieu à ce type de protestations. Jeudi passé, Ils étaient près d'une centaine de citoyens à manifester devant le siège de la wilaya d'Annaba pour exprimer leur mécontentement quant à l'attribution de logements dont ils disent avoir été exclus. Armés de pancartes et d'écriteaux, les protestataires qui s'étaient massés sur le trottoir juste en face du siège de cette institution, scandaient des slogans hostiles à l'Administration allant jusqu'à l'insulte. Ces derniers, menés par un homme d'âge moyen répétaient à tue-tête tout ce que proférait cet individu qui dit vivre lui et sa famille dans des conditions précaires dans le bidonville d'Abou Merouane. Renseignement pris, en réalité il s'agit de citoyens non recensés qui étaient venus s'installer dans les bidonvilles de Sidi Harb et Abou Merouane juste après que les anciens habitants aient été pris en charge par les services de la wilaya pour bénéficier de logements. Ce qui a été fait puisque les concernés ont tous bénéficié de logements dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire. Certains parmi ces derniers ont vendu leurs baraques qui ont été occupées par d'autres qui, à leur tour, réclament des logements. Chauffés à blanc par le meneur, aidés en cela par d'autres, les protestataires poussaient des cris et gesticulaient, adoptant des tons menaçants sous l'œil impassible des éléments de la police d'intervention déployés pour la circonstance. Une délégation a été reçue plus tard par le médiateur de la wilaya. Ce dernier nous avait révélé que ces citoyens n'étaient pas concernés par l'attribution de logements, du moins dans l'immédiat, puisque parmi ceux recensés en 2007 il y en a encore qui n'ont pas bénéficié de logements. D'un autre côté les représentants des manifestants avaient demandé à ce que l'assiette où sont construites leurs baraques leur soit attribuée de sorte qu'ils puissent construire leurs propres logements. Cette proposition a été transmise à la direction de l'urbanisme et de la construction pour étude. Dimanche, dans la wilaya d'El Tarf, c'est la double voie menant à l'aéroport Rabah-Bitat qui avait été fermée à la circulation par des manifestants de Ben Amar qui, eux aussi, protestaient contre une liste de bénéficiaires de logements sociaux qu'ils estimaient injustes. La route El Chatta-Sidi Salem - aéroport a été elle aussi bloquée. Tous les automobilistes qui avaient emprunté ces deux voies étaient pris au piège, ne pouvant ni avancer ni reculer. Certains avaient malgré tout pu franchir la première barricade mais se sont retrouvés bloqués une seconde fois au niveau de la localité de Benamar. A Chebaita Mokhtar, la RN 16 a elle aussi été bloquée, obligeant des centaines d'automobilistes à faire demi-tour ou à prendre des chemins détournés pour rejoindre leur destination. Lundi à Souk-Ahras, c'est la cité Laalaouia, quartier populeux situé à l'entrée nord de la ville, qui a été le théâtre d'affrontements entre forces de police et citoyens qui réclamaient des logements. Le quartier qui avait fait l'objet d'une descente de la Gendarmerie nationale, dans l'après-midi de dimanche, visant les milieux de la drogue a été le lendemain investi par des émeutiers qui y avaient semé le désordre, s'attaquant à des édifices publics et aux automobilistes de passage. Des habitants s'étaient joints aux casseurs pour demander des logements.