La Russie semble opter pour un forcing dans le sens d'un règlement politique de la crise syrienne, alors que sur le terrain la situation devient de plus en plus compliquée. Moscou, invite le président Bachar al-Assad à faire le «maximum» pour concrétiser ses intentions de dialoguer avec l'opposition en vue de résoudre le conflit qui déchire la Syrie depuis maintenant deux années. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, estime que la situation actuelle tend vers le durcissement et prône la négociation entre les parties belligérantes afin d'éviter le chaos généralisé. Les rencontres se succèdent à Moscou, dont la dernière avec une délégation syrienne dirigée par un vice-ministre syrien des Affaires étrangères, afin de trouver un terrain d'entente. Le chef de la diplomatie russe a réitéré la position de son pays celle refusant de soutenir les appels de certains pays à la démission d'Assad. Pour Moscou cette question revient exclusivement au peuple syrien. Sur le dossier syrien, la Russie multiplie les contacts et tente de proposer une alternative autre que celles prônées par les Occidentaux. D'un autre côté le représentant de l'ONU, Lakhdar Brahimi, est attendu aujourd'hui dans la capitale russe pour faire avancer les choses. «Nous allons le rencontrer pour avoir une vue d'ensemble, avec les points de vue des deux parties» dans le conflit en Syrie, a affirmé Lavrov, à la veille de cette visite. Un vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, a indiqué à l'agence Ria Novosti que Moscou avait envoyé une invitation au chef de la coalition de l'opposition syrienne, Moaz El-Khatib, afin de participer à des négociations en vue d'un règlement du conflit par les voies politiques et éviter les scénarios du pire. La Russie a bloqué jusqu'ici, avec la Chine, tous les projets de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sous impulsion des Occidentaux, condamnant la Syrie. Moscou qui refuse que le scénario libyen ne se réédite, déclare défendre le droit international et craindre le chaos et le terrorisme en Syrie. «La communauté internationale ne doit inciter ni l'une ou l'autre partie à la violence ou poser des conditions préliminaires», a affirmé Lavrov. Les positions de Moscou contrastent particulièrement avec le discours va-t-en-guerre de Paris, Washington et Londres qui font une fixation sur le départ d'Assad. Le porte-parole de la diplomatie russe, Alexandre Loukachevitch, a jugé nécessaires «des initiatives énergiques et déterminées pour faire cesser le bain de sang» en cours actuellement en Syrie. Des informations ont fait état récemment d'un accord entre Russes et Américains sur la constitution d'un gouvernement de transition aux pouvoirs étendus, avec maintien du président Assad jusqu'au terme de son mandat, en 2014, sans possibilité de se représenter. Des informations vite démenties. M. B./Agences