Le président du Front pour la justice et le développement (FJD), Abdallah Djaballah, a annoncé hier la volonté de redynamiser les structures de son parti en vue d'une mise en œuvre future des objectifs et du programme du FJD. Lors d'une rencontre nationale des cadres du FJD, tenue au siège du parti à Bouchaoui, Abdallah Djaballah a, pour autant, souligné «la justesse» de la vision de son parti, en rappelant sa proposition lancée lors de la campagne électorale, qui consiste à «mettre fin à la pauvreté dans le pays, dans une année», si son parti venait à être élu. Cette idée qui n'avait pas été prise au sérieux, en ce temps là, se retrouve aujourd'hui adoptée par le gouvernement a-t-il fait remarquer. Cela ne l'attriste point, mais constitue une source fierté pour le chef de file du FJD, qui insiste sur le fait que son programme est le résultat du travail d'«une équipe d'experts» dans divers domaines, notamment en économie, industrie, et services mais, aussi, en sociologie et droit. Idem, s'agissant des «mises en garde contre les politiques porteuse de maux sociaux et corruption, qui viennent d'êtres corroborées par le rapport de la cour des comptes», a-t-il rappelé, avant d'insister sur le fait que sa vision «avant-gardiste» a été élaborée par des spécialistes. Parce que, dit-il, «nous croyons que la science est l'arme absolue pour tout développement», affirmant que le parti, a défini comme priorité «la hausse du niveau de ses cadres». Abdallah Djaballah a arboré son costume de prédicateur, en usant des qualités rhétoriques qu'on lui connaît, pour s'adonner à l'analyse de la situation du pays. Il a, de prime abord, valorisé la visite du président François hollande en Algérie, comme toute œuvre visant à améliorer les relations de l'Algérie avec les pays étrangers, et qui sert notamment les intérêts de notre communauté dans ces pays, tout en faisant remarquer que «le programme de cette visite a comporté quelques excès de nature à porter atteinte à la dignité et l'honneur des Algériens», selon ses dires. Il a noté, dans ce sillage, le discours du président du Conseil de la nation, où il aurait déclaré que «le colonialisme était brutal par moments, alors que Hollande avait lui-même reconnu la brutalité du colonialisme». Ensuite, concernant l'affirmation que «l'Algérie partagerait les mêmes valeurs avec la France», Djaballah s'insurge : «l'Algérie, arabe et musulmane, ne peut partager les valeurs de la France chrétienne et dont la conception des valeurs est basée sur le machiavélisme, et soutenue par des lois, qu'il s'agisse du droit, des libertés, etc.». Djaballah, ne manquera pas aussi d'exprimer son indignation au sujet du spectacle des «filles en habits traditionnels qui chantaient en Français» devant le président français à Tlemcen, en appelant à dénoncer «haut et fort» cet acte. S'agissant en revanche de la situation au nord du mali, le président du FJD a souligné la position de l'Algérie de refus de l'utilisation de la force pour le règlement de la crise malienne, en exhortant les autorités à maintenir cette position de principe face aux appels à une intervention militaire dans le pays. Sur un autre chapitre, il a également mis l'accent sur la promulgation d'une loi portant hausse des indemnités et pensions d'invalidités des militaires, en rendant hommage à ses députés qui «malgré leur faible nombre à l'APN, ont réussi à arraché un relèvement du montant de cette pension à hauteur de 80% du Snmg». D'autre part, Djaballah, qui a été invité à présenter sa vision sur la révision de la Constitution, a estimé que la loi fondamentale ne doit pas faire l'objet d'un large débat public, et a besoin d'une révision en profondeur qui toucherait du préambule jusqu'au dernier de ses articles. A commencer par les principes généraux d'organisation de la société, au chapitre des libertés, «ce qui existe est bon, mais mériterait d'être renforcé par des garanties des libertés individuelles et collectives», a estimé Djaballah. Ainsi en est-il également de la question de la séparation des pouvoirs, sur laquelle il a développé une vision d'une révision profonde qui concernerait, en outre, la nature du système, en plaidant pour un système mixte présidentiel et parlementaire, pour un meilleur équilibre des pouvoirs. Les mandats doivent êtres également définis en nombre et en durée, conclut-il. A. R.