A quelques jours de son investiture officielle, prévue pour le 10 janvier, l'état de santé du président Hugo Chavez donne des inquiétudes aux Vénézuéliens. Le président vénézuélien, Hugo Chavez, toujours à Cuba où il a subi, en décembre dernier, une opération sur son cancer, ne pourra vraisemblablement pas prendre officiellement ses fonctions la semaine prochaine. Selon le ministre de l'Information vénézuélien, Chavez souffrirait de «complications» après une «grave infection pulmonaire», survenue lors de l'opération de son cancer le 11 décembre à la Havane. «Après la délicate opération du 11 décembre dernier, le commandant Chavez a souffert de complications suite à une grave infection pulmonaire. Cette infection a provoqué une insuffisance respiratoire qui implique un suivi strict du traitement» auquel il est soumis, selon un communiqué lu par le ministre de l'Information, Ernesto Villegas. Les médias et l'opposition vénézuélienne avaient pressé cette semaine le gouvernement de dire la vérité sur l'état de santé du chef de l'Etat. Le gouvernement vénézuélien a dénoncé, jeudi, les «manipulations» de l'opposition et la «guerre psychologique médiatique» qui visent, selon lui, à «déstabiliser» le pays alors que le président Hugo Chavez lutte contre une «grave infection pulmonaire» survenue après son opération du cancer le 11 décembre. Les deux principales figures du régime d'Hugo Chavez, le président de l'Assemblée nationale, Diosdado Cabello, et le vice-président, Nicolas Maduro, sont réapparus jeudi à Caracas après avoir rencontré le président vénézuélien à Cuba. Devant les caméras de la télévision officielle VTV, M. Maduro a accusé l'opposition de tenter de saper la confiance de la population en relayant «mensonges et manipulations». Peu après, le ministre de l'Information, Ernesto Villegas, a lu un communiqué gouvernemental mettant «en garde le peuple vénézuélien sur la guerre psychologique que le réseau médiatique transnational a déclenché au sujet de la santé du chef de l'Etat, dans le but ultime de déstabiliser» le Venezuela et de mettre fin à la «révolution socialiste» chère au président. «Nous savons que ces manipulations sont effectuées à partir des Etats-Unis (...) Ils croient que leur heure est venue et que nous avons entamé une période folle d'offensive de la droite, ici et au niveau international», a déclaré M. Maduro, sans préciser s'il visait le gouvernement américain ou les opposants vénézuéliens basés en Amérique du Nord. A Washington, la porte-parole du département d'Etat américain, Victoria Nuland, avait auparavant écarté tout complot de l'Occident et assuré qu'il n'y a pas de «solution fabriquée aux Etats-Unis» pour ce pays. En lisant le communiqué officiel, le ministre a également précisé que le président souffre de «complications» après une «grave infection pulmonaire» survenue lors de l'opération de son cancer à la Havane. MM. Maduro et Cabello ont annoncé s'être rendus à Cuba «ces dernières heures» pour une réunion d'un «groupe de travail» avec le président Chavez. Cette rencontre était, semble-t-il, destinée à dessiner la stratégie à suivre en vue de sa prise de fonctions prévue le 10 janvier. Nous avons «évalué une série d'éléments en rapport avec le déroulement de cette année 2013», a déclaré le dauphin désigné du président Chavez, Nicolas Maduro. Aux côtés de l'autre principal disciple du «chavisme», M. Maduro a également démenti les rumeurs de conflit avec Diosdado Cabello. «Nous sommes plus unis que jamais», a déclaré M. Maduro, assurant qu'ils avaient «juré devant le commandant Hugo Chavez (...) qu'ils resteraient unis». Jeudi, le maire de Caracas, Antonio Ledezma, a proposé que soit dépêchée à Cuba une commission politique et médicale, incluant l'opposition, chargée d'«établir directement la réalité sur la santé du Président». Dimanche, les rumeurs sur son décès s'étaient multipliées après que Nicolas Maduro eut annoncé une aggravation de l'état du Président, âgé de 58 ans et au pouvoir depuis 1999. En vue de sa prestation de serment prévue le 10 janvier devant l'Assemblée nationale, après sa confortable réélection du 7 octobre, Nicolas Maduro et Diosdado Cabello ont d'abord évoqué un éventuel report, mais l'opposition insiste sur le respect de la Constitution. Selon la loi fondamentale, en cas d'incapacité avérée d'un président élu, il revient au président de l'Assemblée d'assumer l'intérim et de convoquer des élections anticipées dans les 30 jours. «Ici, il n'y a qu'une transition, et elle a commencé il y a au moins six ans lorsque l'a décrétée le commandant» Chavez, a martelé M. Maduro, en référence au lancement de la «révolution socialiste» lancée par le président après sa réélection de 2006. G. H./Agences