Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Le FMI recommande des mesures conservatoires au cas où les prix du pétrole baisseraient Une délégation du Fonds monétaire international a séjourné en Algérie
Photo : Riad Par Smaïl Boughazi Même si elles convergent avec les assurances des pouvoirs publics, les conclusions du Fonds monétaire international (FMI), dont une mission s'est déplacée à Alger, reflètent incontestablement la fragilité de l'économie nationale, basée essentiellement sur les hydrocarbures. La délégation du FMI s'est en effet exprimée, hier, sur les retombées et les conséquences de la crise économique mondiale sur l'économie algérienne. Le FMI souligne ainsi que le secteur financier algérien «ne devrait pas subir de gros effets de contagion de la crise financière mondiale mais une flexibilité des politiques macroéconomiques serait nécessaire en cas d'une forte diminution des recettes pétrolières». Un signe qui ne trompe pas. L'institution multilatérale pour plus de précision explique qu'«une diminution des recettes pétrolières pourrait affecter à terme la croissance par le biais d'un ralentissement du PIP [Programme d'investissement public]. Ce contexte très incertain requiert une flexibilité accrue des politiques macroéconomiques afin de limiter l'impact de la baisse des cours pétroliers sur l'économie, de préserver la stabilité macroéconomique et de soutenir la croissance». M. Joël Toujas-Bernaté, le chef de la délégation du FMI, qui s'exprimait à l'issue des discussions annuelles menées par cette institution financière internationale à travers les pays membres au titre de l'article 4 des statuts du Fonds, explique plus loin qu'«une baisse du prix du pétrole, couplée à des dépenses budgétaires et à des importations élevées, entraînerait une dégradation significative du solde extérieur et du déficit budgétaire». Le FMI estime que «le gouvernement devrait se préparer à prendre certaines mesures conservatoires au cas où la conjoncture mondiale devait rester durablement défavorable». M. Joël Toujas-Bernaté estime que ces mesures pourraient inclure «une rationalisation accrue des dépenses publiques, y compris une meilleure maîtrise des dépenses courantes, ainsi qu'une mobilisation encore plus efficace des recettes fiscales hors hydrocarbures». En un mot, le FMI souligne que le gouvernement «devrait veiller à la qualité des dépenses publiques». Dans le même raisonnement, le FMI ne cache pas que la diversification de l'économie algérienne est un impératif pour l'Algérie. Le FMI constate que la productivité reste relativement faible comparée aux pays partenaires, et le chômage demeure très important chez les jeunes. Ainsi, il préconise d'arriver à «une stabilité macroéconomique mais aussi à l'approfondissement des réformes structurelles, qui sont restées timides, en particulier en matière de désengagement de l'Etat des secteurs industriel et financier». En ce qui concerne les prévisions de cette institution, les performances qu'a enregistrées l'Algérie devraient se poursuivre en 2008, indique le FMI qui table sur une croissance hors hydrocarbures de l'ordre de 6%, et qui sera tirée par l'important Programme d'investissements publics (PIP). Pour la croissance totale, le FMI ne cache pas qu'elle devrait s'établir autour de 3% du fait d'une baisse des exportations en hydrocarbures. Dans le même registre, en évoquant l'inflation, l'institution de Brettons Woods affirme qu'elle est maîtrisée à 4%. Le FMI estime qu'elle est la plus faible dans la région, reflétant une politique monétaire prudente et un soutien aux prix de certains produits alimentaires de base. C'est la même chose pour les taux de change effectifs nominal et réel qui sont restés stables depuis un an, selon le FMI. Le FMI, convient-il de signaler, va élaborer un rapport exhaustif qui concernera la situation de l'économie algérienne. M. Joël Toujas-Bernaté, qui a fait cette annonce hier, a expliqué également que le document sera mis en ligne une fois finalisé, probablement en janvier prochain.