Photo : Riad Par Salah Benreguia Le Fonds monétaire international (FMI) a rendu vendredi soir ses conclusions sur l'économie algérienne au titre des consultations de 2008 dans le cadre de l'article IV. Pour l'institution que dirige Dominique Strauss-Kahn, les résultats économiques enregistrés par l'Algérie, à la faveur des différentes réformes et mesures prises ces derniers temps, «restent globalement favorables», avec une croissance hors hydrocarbures «forte», largement portée par le programme d'investissement public (PIP) de 150 milliards de dollars. «L'inflation est l'une des plus faibles de la région», précise cette institution, pour qui les positions budgétaire et extérieure de l'Algérie «sont solides grâce aux prix élevés des hydrocarbures». Stimulées par la hausse des prix pétroliers jusqu'au milieu de 2008, les réserves internationales s'établissaient à 135 milliards de dollars en octobre, soit deux ans et demi d'importations. Par ailleurs, cette institution monétaire internationale a suggéré aux responsables algériens la nécessité de diversifier les ressources financières de l'économie algérienne dépendante au demeurant des rentes pétrolières. A ce propos, la même source a fait savoir que «l'Algérie doit encore relever d'importants défis à moyen terme. Des efforts considérables s'imposent pour diversifier l'économie et la rendre moins dépendante des hydrocarbures». Pour une économie plus performante, l'amélioration de la productivité et du climat des affaires (deux secteurs dans lesquels le pays est en retard par rapport à ses partenaires commerciaux, selon le FMI), doit être de mise. Et de plaider pour «une baisse du taux de chômage élevé des jeunes». «Le chômage des jeunes reste considérable, l'économie est fortement tributaire des exportations d'hydrocarbures, le secteur privé hors hydrocarbures est orienté principalement vers le marché intérieur et le pays a pris du retard, par rapport à ses partenaires commerciaux, sur le plan de la productivité et du climat de l'investissement», précise-t-il. Abordant la crise financière mondiale et son impact sur l'économie, le FMI souligne que l'Algérie pourrait être durement affectée en ce sens que la baisse drastique des prix du pétrole (un des dommages collatéraux de cette crise) se traduirait mathématiquement par une baisse des exportations d'hydrocarbures qui ramènerait la croissance globale à seulement 2,5%. «Le risque le plus important, à moyen terme, serait que les prix internationaux du pétrole restent durablement bas, car cela fragiliserait notablement les positions extérieure et budgétaire, obligerait à freiner le PIP et les autres investissements et ralentirait la croissance», prévient le FMI.