A l'occasion de la célébration du Cinquantenaire de la nationalisation du Théâtre national algérien (TNA), un riche programme a été élaboré, qui se déroulera du 8 janvier au 8 février prochain, à Alger, avec au menu des représentations de pièces de théâtre, des conférences, des lectures et des expositions en hommage aux pionniers du 4e art algérien. A cet effet, une conférence de presse a été animée, samedi passé, par le directeur du TNA, Rachid Krimech, accompagné des membres de son staff, dont le responsable de la communication, Feth El Nour Benbrahim, qui ont présenté les grandes lignes de cette manifestation dédiée à la mémoire mais également à la transmission et à la jeunesse. D'emblée, le directeur du TNA, Rachid Krimech a souligné l'importance de la célébration de cet anniversaire, hautement symbolique, du Cinquantenaire de la nationalisation de l'Opéra d'Alger, le 8 janvier 1963, rebaptisé à cette occasion Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi. Il s'agissait aussi, dans l'esprit du premier directeur historique du TNA, Mustapha Kateb, et de celui du grand nom du théâtre et directeur emblématique de cette institution, M'hamed Benguettaf, de promouvoir la culture de proximité en allant vers le public et d'ouvrir les portes à une jeunesse pleine de potentiel, qui ne demande qu'à être formée pour porter dignement le flambeau artistique de ses prédécesseurs. C'est aussi dans cet esprit d'ouverture et de transmission à une nouvelle génération d'artistes de théâtre que se déroule l'événement. La cérémonie d'ouverture sera marquée par la représentation de Nedjma, adaptée du roman éponyme de Kateb Yacine et mise en scène par Ahmed Benaïssa. Présenté dans le cadre de la conférence, le metteur en scène a souligné que «Kateb Yacine est un immense auteur, à l'écriture pluraliste. Pour l'adaptation de cette pièce, dont les comédiens sont des jeunes venus des quatre coins du pays, on a opté pour la simplicité afin de faire sortir l'œuvre de Kateb Yacine du carcan élitiste dans lequel on essaye de l'enfermer, alors que de son vivant il s'est toujours réclamé comme un auteur proche du peuple. C'est pour cela que nous avons opté pour une approche simple mais non simpliste de son œuvre. Il s'agissait de faire ressortir la symbolique de Nedjma, celle de l'Algérie. Il s'agissait aussi de mettre en exergue la pluralité de notre culture, mais aussi de l'oralité et de la poésie présentes dans l'œuvre katébienne. Il s'agissait de faire transparaître tout cela au-delà de l'aspect déroutant de cette œuvre intemporelle». Pour sa part, Ali Abdoun, qui a contribué à l'adaption dramaturgique, dira : «Quelles sont les lectures possibles de Nedjma ? Le plus important était de faire aimer Kateb Yacine de nouveau et en le rapprochant des nouvelles générations, qu'ils soient jeunes comédiens ou qu'ils fassent partie du public, avec un intérêt particulier pour la langue populaire tout en sauvegardant le lyrisme On espère que ce spectacle permettra d'autres initiatives d'adaptation de traduction et de nouvelles lectures esthétiques. C'est important pour nous de revaloriser notre patrimoine littéraire, théâtral et humain» Pour sa part, Brahim Nouel, conseillé artistique au TNA, a présenté le programme détaillé de cette manifestation, en précisant qu'à partir du 8 janvier, et jusqu'au 8 février prochain, douze nouvelles productions des différents théâtres régionaux sont au programme à la grande salle Mustapha-Kateb. Le théâtre autrichien sera également convié à cette manifestation, dans le cadre du programme bilatéral de la célébration du Cinquantenaire. Marquant l'ouverture vers les autres formes des arts de spectacle, une soirée musicale est également prévue le 31 janvier avec l'Orchestre symphonique algérien. Par ailleurs, des lectures de textes de grands dramaturges algériens, à l'instar de 132 ans, de Abderrahmane Kaki, le Cadavre encerclé, de Kateb Yacine, ainsi que d'autres textes de Alloula sont prévues dans le cadre de la rencontre littéraire hebdomadaire du TNA «Echos de plumes», qui sera animée, lors de cette manifestation, le samedi et le mardi. Il est à noter que la première rencontre a d'ores et déjà débuté, samedi dernier, autour d'un ouvrage sur le parcours théâtral de Mustapha Kateb. Par ailleurs, les arts de la parole seront également mis à l'honneur dans le cadre de la célébration de ce Cinquantenaire, avec plusieurs spectacles prévus au niveau de l'esplanade Abdelkader-Alloula du TNA, ainsi que dans d'autres sites, à l'instar du Musée d'art moderne et contemporain d'Alger (Mama), du Bastion 23 et de la Bibliothèque municipale Mouloud-Feraoun. Deux journées d'études seront, en outre, consacrées à la thématique «Le théâtre : cinquante ans à travers la photographie», au nouveau Centre culturel d'Alger, ainsi que plusieurs hommages à des figures du théâtre algériens, à l'instar de Sid Ali Kouiret, Mustapha Kateb, et Rouiched. Enfin, le responsable de la communication, Feth El Nour Ben Brahim, a tenu à rappeler «que la nationalisation du Théâtre algérien est la première décision prise par le premier gouvernement algérien dans le domaine de la culture. Ceci démontre que le théâtre a un rôle prépondérant dans la formation de l'identité et de la conscience nationales et il est crucial de préserver ce pan important de notre culture nationale». S. A.