A l'occasion de la publication par les éditions Barzakh en collaboration avec la revue Naqd des actes du colloque «La conquête de la citoyenneté, Hommage à Claudine Chaulet» qui s'est déroulée le 21 mai 2001, une rencontre autour de cet ouvrage sera organisée samedi prochain de 10h à 13h au siège du Cread (Centre de recherche en économie appliquée pour le développement), à l'intérieur du campus de Bouzaréah. Le comité d'organisation de cet hommage, composé de Mohamed Benguerna, Naceur Bourenane, Daho Djerbal, Tayeb Kennouche, Fatma Oussedik. Souligne que «Ce recueil de textes présente les contributions de la journée organisée en hommage à Claudine Chaulet. Ils montrent combien son histoire, sa vie, ses engagements marquent l'histoire récente de notre pays, y compris dans le domaine de la production de la connaissance.» Ainsi , l'hommage qui lui a été rendu le 19 mai 2011 par des militants de la cause nationale présents dans la salle, ses collègues, dont certains, à des moments déterminés de leur histoire commune, s'étaient inscrits dans des problématiques et des approches scientifiques différentes et par ses anciens étudiants et disciples, est probablement le meilleur témoignage de reconnaissance qu'un scientifique, doublé d'un militant, puisse espérer à l'automne de sa vie. Il est également précisé, dans la présentation de cette rencontre, qu'en se donnant comme sujet central et fil conducteur la question de la conquête de la citoyenneté, les organisateurs, en accord avec Claudine Chaulet, ont voulu mettre en exergue le sens d'une vie, mais ont également saisi cette occasion exceptionnelle pour poser une question essentielle et d'actualité, celle de la citoyenneté : est-elle le résultat d'un processus socialement ancré et/ou d'une lutte et d'une conquête, ou bien peut-elle simplement procéder d'un don octroyé par une autorité supérieure ou un pouvoir d'Etat ? Autrement dit, peut-elle être concédée par le haut. De ce fait, les contributions et témoignages consignés dans cette publication servent de mise en perspective et d'introduction à ce nécessaire débat national. Claudine Guillot est née à Longeau, en France, de parents fonctionnaires. Son enfance est marquée par la montée du nazisme et le déclenchement de la seconde Guerre mondiale. Elle arrive en Algérie, en janvier 1942. Elle effectue, ensuite, aller et retour entre l´Algérie et la France, dans le cadre de ses études. En 1954, lors d´un bref séjour à Alger, elle rencontre Pierre Chaulet, Pierre Roche et des nationalistes algériens, en l´occurrence Abdelhamid Mehri et Salah Louanchi. Et c´est le début d´une longue histoire d´Amour avec l´Algérie. Elle se marie avec Pierre Chaulet en septembre 1955. Leur maison, à Alger, devient alors le refuge des dirigeants du FLN dont Abane Ramdane, Larbi Ben M´hidi et Benyoucef Benkhedda. C´est elle qui fera sortir Abane Ramdane d´Alger en février 1957, au volant de sa 2CV, en traversant la ville quadrillée par les parachutistes. Elle réussissant à déjouer la vigilance des barrières. A ce moment, son mari Pierre est emmené par les éléments de la DST. Après l´indépendance, «notre Claudine nationale» participe à l´édification de l´Université algérienne avec la formation de centaines d´étudiants. Son parcours hors du commun au côté de son mari, le regretté Pierre Chaulet pour une Algérie de Liberté et de Justice est relaté dans l'excellent ouvrage composée à quatre main «Le Choix de l'Algérie, deux voix, une mémoire» de Pierre et Claudine Chaulet, publié il y a à peine une année. Pour rappel, lors de l'hommage qui a été rendu à sa femme, le Professeur Pierre Chaulet avait souligné: «Ce colloque a le mérite de recentrer le débat sur la définition de la citoyenneté. Cette même citoyenneté qui ne peut être conçue en dehors du respect des libertés individuelles, à commencer par celles des femmes.» Il avait également ajouté «Ce qu'elle m'a appris dans la pratique, c'est la parité. Une parité réelle, de tous les jours, et une complicité complète. Cette parité dans les ménages, c'est la base de la citoyenneté. Il faut qu'on apprenne dans les ménages algériens à considérer les femmes. Après, les enfants seront élevés sur une bonne base. Les nôtres, nous les avons élevés dans la liberté. C'est important pour la formation du Citoyen.» S. A.