Photo : S. Zoheir Par Hasna Yacoub Trente-sept étrangers de huit nationalités -sept corps non encore identifiés- et un Algérien ont été tués lors de l'attaque menée par un commando de terroristes sur le site gazier d'In Amenas, a annoncé, dans une conférence de presse tenue hier à Djenane El Mithak, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, précisant que l'intervention de l'ANP a permis la libération de 790 travailleurs, dont 126 étrangers de 26 nationalités différentes. Le Premier ministre a indiqué que cinq otages étrangers étaient toujours portés disparus. De nombreux otages étrangers ont été exécutés «d'une balle dans la tête» par leurs ravisseurs, a affirmé M. Sellal. Selon le Premier ministre, le groupe terroriste lourdement armé était composé de 32 terroristes, dont trois ont été capturés vivants. Deux des capturés sont des Algériens. Les ravisseurs étaient tous membres du groupe «Signataires par le sang» de Mokhtar Belmokhtar, l'un des fondateurs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), selon les déclarations de M. Sellal, composé de trois algériens et d'étrangers de huit pays dont la Tunisie (11 terroristes), l'Egypte, la Mauritanie, le Niger (2 terroristes), le Mali et le Canada. Ce groupe a préparé cette «agression caractérisée et préméditée» depuis deux mois déjà, a indiqué M. Sellal, affirmant que les terroristes sont venus du nord Mali, ont longé les frontières algéro-maliennes ensuite les frontières algéro-nigériennes avant d'entrer par la Libye du côté de Oubeïda. Mohamed Amine Ben Chanab était le chef du groupe. Il a péri lors de l'attaque des forces spéciales de l'ANP dans les 4x4 des terroristes qui voulaient s'enfuir avec les otages vers le nord Mali. Ce chef terroriste était secondé par Aboubaker El Mesri et avait, au sein de son groupe, trois spécialistes en explosifs. Abdelmalek Sellal a affirmé que le premier but des terroristes était d'attaquer le bus qui se dirigeait vers l'aéroport pour prendre en otage les étrangers qui se trouvaient à son bord, et les utiliser comme moyen de pression. Une opération qui a connu un échec cuisant puisque l'escorte a fortement riposté. Les terroristes ont décidé ensuite de se scinder en deux groupes et d'attaquer la base de vie et l'usine. «Ils voulaient capturer les étrangers et faire exploser l'usine», a affirmé le Premier ministre qui a indiqué à ce sujet que les missiles des terroristes étaient dirigés vers les installations du complexe gazier. Il a rappelé qu'une tentative de faire exploser le site a eu lieu dans la nuit du vendredi à samedi où un incendie a éclaté et n'a pu être maîtrisé que dans la matinée. Le ministre a reconnu qu'il y avait une complicité au sein du site puisque les terroristes sont arrivés sur les lieux munis d'une carte et avaient sûrement connaissance de la présence du directeur de BP sur les lieux. Il a indiqué à ce sujet que l'un des terroristes, un prénommé Zeïd, avait déjà travaillé comme chauffeur au niveau du site gazier. «L'enquête se poursuit et nous ferons toute la lumière sur cette affaire», a insisté M. Sellal.