Annoncés comme grandissimes prétendants au sacre continental, la Côte d'Ivoire et le Ghana peinent à assumer ce statut après deux journées. Les attaquants pour leur part trouvent les pires difficultés à faire trembler les filets en ne trouvant les filets qu'à 24 reprises en 14 rencontres. Trop peu, comparé aux chiffres de la défunte CAN qui s'est jouée en Guinée Equatoriale et le Gabon où 45 buts ont été inscrits après 2 journées jouées dans chaque poule. Pas beaucoup de buts, beaucoup de nuls donc pour les débuts de cette 29e édition de la Coupe d'Afrique des Nations. Ainsi, les différents protagonistes ont partagé les points à 8 reprises en 14 rencontres disputées. L'enjeu aura donc tué le jeu dans ce début de tournoi, d'autant que même les équipes qualifiées de «grosses écuries» n'arrivent pas encore à carburer ou tardent à trouver leur rythme de croisière. Les 16 sélections qui participent à ce tournoi n'ont pas réussi à enflammer les statistiques et, en l'absence de sélections comme le Sénégal, le Cameroun ou l'Egypte, septuple tenante du titre, le niveau de la compétition n'est pas très relevé et en pâtit lourdement. Beaucoup de facteurs qui rentrent en compte et fait que le spectacle a pris un sérieux coup. En effet, même les teams, annoncés comme «big favorite» pour le sacre, n'ont pas encore assuré leur qualification après deux sorties. Ce qui dénote et du caractère serré du tournoi et, plus apparent encore, d'un nivellement des valeurs par le bas et donc un niveau bien en deçà des attentes des puristes, s'accordent à reconnaître les observateurs de la scène africaine Les «Black Stars» à la recherche de leur éclat Parmi les sélections qui font office de candidat au titre, on retrouve inévitablement le Ghana (2e nation la plus titrée, avec le Cameroun, du continent derrière l'Egypte) qui a totalisé 4 points sur les 6 possibles. Les Ghanéens ont concédé un semi-échec après avoir mené 2 buts à 0, face à la République Démocratique du Congo (RDC) (2/2) pour leurs débuts, et gagné au forceps face au Mali (1/0) grâce à un penalty. Pour leur part, les Aigles maliens restent sur une petite victoire face au Niger (1/0) ce qui porte leur total point à 3 seulement. Les deux sélections, supposées être les plus fortes de la poule «B», devront attendre la 3e rencontre pour connaitre leur sort. Dans la poule «C», où figure le tenant du titre, la Zambie , les choses se sont corsées aussi pour les poulains d'Hervé Renard qui ont concédé un triste nul (1/1) face à l'Ethiopie pour leur premier match alors que le Nigeria et le Burkina Faso n'ont pas pu faire mieux. Le «statut-quo» après la première journée a condamné les 4 sélections à gagner le second match pour espérer poursuivre l'aventure. Les coéquipiers de Mayuka se sont quittés dos à dos avec l'autre favori du groupe, le Nigeria, pour leur second match (1/1). La compétition risque de tourner court pour les «Super Eagles» ou le champion continental sortant qui seront respectivement opposés aux Ethiopiens et Burkinabés, ces derniers ayant sévèrement puni l'équipe de Walya (surnom de la sélection d'Ethiopie) sur le score sans appel de 4 buts 0. Le premier carton du tournoi avec un homme providentiel, Alain Traoré (Lorien/ France) qui s'est illustré en inscrivant un doublé, le premier de cette CAN, prenant ainsi le fauteuil du meilleur buteur avec 3 réalisations. Le Lorientais aura fait parler la poudre avec son pied gauche dévastateur qui le révèle un peu plus au grand public. Les «étalons» pourront compter sur leur numéro 10 lors de la dernière journée qui sera décisive, comme dans tous les autres groupes. Le pays hôte, l'Afrique du Sud a, quant à lui, de fortes chances d'accéder à la prochaine étape quand il croisera le fer avec le Maroc qui a déçu après deux sorties ratées. Sanction immédiate, les Lions de l'Atlas pourront connaître le même sort que lors de la précédente édition avec une élimination précoce, en cas de mauvais résultat. Décevant pour une équipe qui compte des joueurs talentueux dans ses rangs même si le coach, Rachid Taoussi, a affirmé que l'équipe est en pleine reconstruction et que cette CAN servira de tremplin pour la prochaine qui sera, justement, organisée par le Royaume Chérifien. Pas sûr que les supporters marocains digéreront une nouvelle déconvenue de Mehdi Benatia et consorts qui jetteront leurs dernières forces face aux coéquipiers de l'excellent portier Itumeleng Khune. Entre l'euphorie et la déception, les 90 dernières minutes nous en diront plus.
Le Cap Vert et l'Ethiopie, les belles surprises S'il y a bien une équipe qui aura créé la sensation, même si elle ne passera pas en quarts de finale et s'apprête à quitter la compétition, c'est bel est bien cette sélection capverdienne. Très joueurs, le Lillois Ryan Mendes et Cie ont enflammé les rencontres qu'ils ont animées avec leur technique et leur décontraction sur la pelouse face à des adversaires qu'ils affrontent pour la première fois. Une première participation que leur entraîneur en chef, Lúcio Antunes, ne risque pas d'oublier, surtout que sa troupe a réalisé, pour son baptême de feu dans le prestigieux rendez-vous continental, de très belles choses et laissé de grandes promesses. Un sacré coup de pub pour une petite île qui aura gagné une énorme considération chez tous les amoureux de la balle ronde africaine quel qu'en sera l'issue de ce tournoi pour les «Crioulos» (les Créoles). La qualification serait donc la cerise sur le gâteau pour la 70e nation au classement FIFA. Ça serait en tous cas une sensation et une récompense méritées pour cette équipe très joueuse qui avait arraché une qualification aux dépens du Cameroun d'Eto'o Samuel. Elle pourra donc dompter quelques autres dans son passage dont les «Panthères Noires» d'Angola dans sa dernière sortie dans cette poule «A» programmée ce soir (18h00). Une toute aussi bonne équipe mais moins récompensée : l'Ethiopie. 31 ans après, les «Antilopes Walya» ont renoué avec cette coupe qu'ils ont remporté en 1962 (3e édition). Des retrouvailles qu'ils ont bien entamées en tenant tête aux détenteurs du trophée zambiens. Au-delà du score, la prestation de l'équipe était de très haute qualité, ce qui sera le cas aussi face au Burkina Faso mais avec un tout autre score. Sévère, voire cruel. Avec un revers qu'ils ne méritaient absolument pas (4/0), les revenants sur la scène du football africain ont craqué après la sortie de leur joueur vedette, Adane Girma, sur blessure. La bande à Sewnet Bishaw a perdu son âme mais pas toutes ses chances pour composter un des deux billets du bonheur. Le match de la dernière chance sera contre la RD du Congo. Si Adane se rétablit à temps pour ce match, la roue pourrait peut-être tourner en faveur de ses compatriotes qui n'auront de toutes façons pas démérité. Pendant que les favoris «dorment», les petits poucets se lèvent et se révèlent au grand monde. Ça ne sera peut-être pas un ténor qui succèdera à la Zambie au sommet du continent noir. Qui sait ?