L'Office national de la culture et de l'information (Onci) rendra hommage dès aujourd'hui, à la salle El Mouggar au regretté Rouiched, avec la projection du film culte L'opium et le bâton, d'Ahmed Rachdi à raison de trois séances par jour, en l'occurrence à 14h, 17h et 20h. Demain les cinéphiles et les fans du grand humoriste algérien pourront assister à la projection du film Hassen Enniya, lors d'une unique séance programmée à 14h. Quant à la journée du jeudi prochain, les cinéphiles pourront voir ou revoir «L'opium et le bâton» à raison de quatre séances par jour, soit à 14h, 16h, 18 et 20h. De son vrai nom, Ahmed Ayad, il doit son surnom de Rouiched par rapport au grand comédien Rachid Ksentini (le grand Rachid), selon sa biographie, publiée sur le site «Les amis de Rouiched», dédiée à ce grand humoriste, qui excellait autant sur les planches que dans le domaine du 7e art en tant que comédien et cinéaste. Contemporain des figures artistiques algériennes à l'instar de Rachid Ksentini, Sid-Ali Fernandel, Mohamed Touri, Mustapha Kateb, Hassen El Hassani, Mahieddine Bachtarzi et Abderrahmane Aziz, Ahmed Ayad est né en 1921 à La Casbah d'Alger, au sein d'une famille modeste originaire de Kabylie. Il fait ses premiers cours à l'école primaire El Feth, à Soustara, dans la haute Casbah. Il quitte l'école vers l'âge de treize ans pour se consacrer à de petits métiers, puisqu'il a été teinturier puis vendeur de fruits et légumes, pour subvenir aux besoins de sa famille. Repéré par le célèbre homme de théâtre Mahmoud Stambouli, Rouiched fait ses premiers pas dans l'univers artistique, lors de sa participation, avec un petit rôle dans la pièce «Estarjaâ ya âssi» (reviens à toi inconscient), d'Abdelhamid Ababsa. Sa prestation marque le début d'une longue carrière, avec comme rampe de lancement son adhésion à plusieurs troupes théâtrales, dont celle de Mahieddine Bachtarzi, Mohamed Ghazi avec qui il joua L'idiot et les aventures de Bouzid l'immigré. Suite à la fermeture par les autorités coloniales de l'Opéra d'Alger, le regretté Rouiched s'oriente vers les sketchs à la radio en compagnie de Mohamed Touri et Sid-Ali Fernandel. C'est ainsi qu'il joua des rôles comme Hassan Terro, Hassan Nia, Hassan taxi. Après l'indépendance, Rouiched rejoint la troupe du Théâtre national algérien avec laquelle il a joué dans plusieurs oeuvres. Il est ensuite séduit par le septième art, où il marque l'histoire du cinéma algérien par son indéniable talent lors de sa participation dans des films cultes à l'instar de Hassan Terro, en 1967, L'opium et le bâton en 1971, L'évasion de Hassan Terro en 1974, Hassan Enniya en 1989 et L'ombre blanche en 1991. Rouiched est décédé le 28 janvier 1999 à Alger. En plus du cinéma et du théâtre, il avait joué dans de nombreux sketchs et téléfilms jusqu'à sa mort, laissant derrière lui un répertoire très riche. S. A.