Photo : S. Zoheir Par Amirouche Yazid La sixième session du Comité central du FLN maintenue dans la catégorie «ordinaire», s'est avérée peu décisive pour un conflit énorme dans un parti étroitement lié aux cercles du pouvoir. L'appareil du FLN doit donc passer par une session extraordinaire pour désigner un nouveau secrétaire général du parti, qui pourrait être, aussi curieux que cela puisse paraître, celui qui a été destitué il y a 48 heures. Après donc trois jours de manœuvres, de déclarations et contre-déclarations, le parti du FLN s'est retrouvé sans instances légitimes et consensuelles. Ses membres, entre partisans et opposants d'Abdelaziz Belkhadem vont ainsi devoir se réunir en session extraordinaire pour la désignation d'un nouveau SG. C'est le semblant d'équilibre qui a été trouvé dans la soirée d'hier après trois jours tendus à l'hôtel Riadh (Sidi Fredj). La session, qui aura tenu le parti en haleine, a été levée sur cette décision qui s'est avérée inévitable vu les positions inconciliables défendues par les deux camps. Le recours donc à une session extraordinaire repose sur l'article 9 du règlement intérieur du parti. L'article en question évoque «la convocation d'une session extraordinaire du comité central en cas de vacance du poste du SG». Cette session extraordinaire sera convoquée et présidée par le plus âgé (Abderrahmane Belayat) et le moins âgé (Mohamed Zehali) qui sont membres du bureau politique. La convocation de cette session extraordinaire devrait intervenir, selon toute vraisemblance, dans une quinzaine de jours. Entre temps, les manœuvres vont s'accélérer dans tous les sens. La dernière journée de la sixième session aura révélé combien il est illusoire de parler encore d'un parti uni. Il suffit ainsi d'entendre les cadres du parti expliquer la situation pour déduire que le FLN n'en est plus un. On parle de «nous» et d'«eux» de façon systématique. Ce qui dénote de la fracture qui a frappé irrémédiablement le parti. Même pour composer une simple commission pour une mission technique, on se «bat» pour une parité entre les deux camps. Au troisième jour de la sixième session, les deux parties tenaient, chacune dans une salle, des réunions au nom du…FLN. Au cours de ces réunions, on n'hésite pas à décréter la disparition de «l'autre». Dans un point de presse improvisé par les contestataires de Belkhadem les critiques ont été aussi dures que multiples. Pour Ahmed Boumehdi, «l'ancien secrétaire général porte l'entière responsabilité dans les divisions du parti». Ali Merabet, du même bord politique, avertit que «Belkhadem doit assumer toute sa responsabilité en cas de dérapages». De l'autre côté, Abdelaziz Belkhadem, visiblement pas si déçu d'une telle évolution, privilégie la préservation du parti. Pour lui, l'urgence était de ne pas laisser le parti sans secrétaire général. Mais dans les faits, l'on est bien dans cette situation : le FLN évoluera sans SG jusqu'à convocation de la session extraordinaire dans quinze jours.