La 6e session du comité central du FLN s'est «terminée» hier en queue de poisson et dans une véritable cacophonie, chacun des deux camps campant sur ses positions. L'élection du SG n'a pas eu lieu comme souhaité par Belkhadem. Abderrahmane Belayat, membre le plus âgé du bureau politique, a levé la séance en annonçant la convocation dans les meilleurs délais d'une session extraordinaire du comité central. Une véritable guerre de procédures a animé hier les différentes tendances du CC. Si Belkhadem et ses partisans s'en tiennent à l'article 9 du règlement intérieur qui stipule qu'en cas de vacance du poste de SG, une session extraordinaire devrait se tenir pour élire un nouveau secrétaire général, les adversaires de Belkhadem soutiennent que la session actuelle est ordinaire et qu'il convient donc au bureau de la session installé par les adversaires de Belkhadem scindés, faut-il le noter, en «plusieurs groupes» de gérer les affaires du parti jusqu'à l'élection prochaine d'un nouveau SG. Lors de la séance de la matinée dirigée par Belayat, à laquelle les adversaires de Belkhadem n'ont pas pris part, il y avait même eu d'autres candidatures qui se sont ajoutées à celles enregistrées vendredi. Les contestataires ont animé quant à eux un point de presse pour battre en brèche les arguments de Belkhadem et ses partisans, qui voulaient dans un premier temps élire hier le secrétaire général. Ils accusent, à l'instar de Boumehdi désigné président du bureau de la session, «Abdelaziz Belkhadem de travailler pour diviser le parti», ajoutant que l'huissier de justice qui a consenti à poursuivre les travaux est «comme le porte-parole du parti». «Il n'est pas question d'élire un nouveau secrétaire général aujourd'hui», a déclaré Abdelaziz Ziari aux journalistes, considérant que la session du comité central «a été levée jeudi», juste après le retrait de confiance à Belkhadem et la constatation de la vacance de son poste. Des tractations ont ensuite eu lieu pour lever la séance et clore la session, mais aucun accord tacite n'a été trouvé. Les contestataires ont consenti finalement à rejoindre la salle de conférences, mais ils voulaient «avoir le dernier mot». «L'objectif pour nous est de lever la séance et de laisser la session ouverte», nous a déclaré Abderrachid Boukerzaza dans les coulisses, expliquant que le bureau de la session devait se composer de 12 membres, 6 pour chaque clan. Alors que tout le monde attendait qu'un groupe constitué des représentants des deux camps monte sur l'estrade pour annoncer la levée de séance, c'est finalement «la procédure» des partisans de Belkhadem qui a été «appliquée». C'est Belayat, accompagné de quelques membres, qui annonce que la séance est levée, alors que Amar Tou, qui voulait monter sur l'estrade comme représentant du clan des adversaires a été prié de rejoindre sa place. C'est dans ce climat très tendu qu'a pris fin la session du comité central. «Nous ne nous sommes pas entendus», confiait en aparté Abdelkrim Abada à un de ses collègue. Abderrahmane Belayat, harcelé par les journaliste, confirme : «Il y aura une session extraordinaire et c'est le bureau politique qui va gérer la situation et appeler à une session extraordinaire». Si les adversaires de Belkhadem sont quelque peu revenus sur leurs décisions initiales, ils auront tout de même gagné du temps, le temps de trouver un candidat du consensus dont on murmure que c'est Abderezzak Bouhara. Ils ont surtout gagné la première manche dans la mesure où Belkhadem n'est pas allé au bout de son «plan».