Photo : Riad Par Rachida Merkouche «C'était difficile.» C'est ce qui se répétait, parmi les candidats, à la fin de la matinée d'hier, alors que l'autre matière, l'arabe, était jugée très abordable. «Dites à Benbouzid que la matière de physique est inaccessible et que le programme qu'il a élaboré pour nous a été très difficile», lance, mi-sérieux mi-moqueur, Mounir, candidat au lycée El Idrissi. Lui et ses camarades -les autres ont refusé de donner leur prénom de peur d'être impliqués dans les déclarations de Mounir !- semblent prendre cet examen à la légère. «Nous allons vous montrer les bons élèves», lancent-ils, avant que le turbulent Mounir interpelle par notre biais une nouvelle fois le ministre de l'Education nationale. «Dites-lui que nous demandons à être admis avec un 8/20.» Elèves au CEM Ali Mekki au 1er Mai et candidates, elles aussi, au lycée El Idrissi, Sanaa et Fella soutiennent également que la matière de physique était très difficile. «Ce n'était vraiment pas accessible, et de plus il y a eu une question à laquelle nous n'avons pas pu répondre car elle ne figurait pas dans le programme que nous avons étudié.» Elèves du CEM Haroun Rachid, Hamza, Asma, Meriem et Nesrine estiment, toujours pour la même matière, que «c'était moyen, mais [que] le premier exercice était plutôt difficile même si le sujet était dans notre programme». Mais ils se disent confiants pour la suite. «Nous allons faire notre possible.» «Ni facile, ni difficile», décrète un autre groupe qui estime que c'était à la portée de tous. Une candidate blâme son camarade de classe pour ne pas l'avoir aidée. Le même reproche est lancé çà et là, par des potaches à l'air soucieux. «Ma t'hallitch fiya», lance un postulant à un autre. Candidat au CEM les Crêtes à Hydra, Fayçal soulève un problème que tous les élèves des classes d'examen appréhendaient : être confronté à des sujets non abordés pendant l'année scolaire. «Il y a des questions que nous n'avons pas comprises parce que nous n'avons pas terminé le programme.» Ses camarades Djalil, Riad, Nazim et Maya craignent d'avoir mal travaillé, pour la même raison. «Nous n'avons pas répondu à toutes les questions», regrettent-ils. Un couple récupère leur fils. Le gamin, souriant et l'air confiant, paraît plus jeune que les autres. «Je ne l'ai pas interrogé s'il a bien travaillé et je ne veux pas le savoir», réplique le père à notre question. «Cela joue sur le moral», selon lui.