La Syrie, suspendue de l'OCI en août 2012, est un autre dossier brûlant à l'ordre de ce sommet où est attendu le président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Les dirigeants de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) se réunissent demain et jeudi au Caire pour un sommet qui devrait être dominé par le Mali, où une intervention militaire française est en cours, et la Syrie, en proie à une guerre civile meurtrière. «L'OCI soutient les efforts du gouvernement malien pour recouvrer les territoires contrôlés par des groupes (islamistes) armés», a déclaré son chef, le Turc Ekmeleddin Ihsanoglu, à l'ouverture hier d'une réunion ministérielle préparatoire. Il a préconisé «la lutte contre l'extrémisme et le recours aux armes au nom de la religion», en s'adressant aux 57 membres de l'OCI, dont quelque 26 pays devraient être représentés par leurs chefs d'Etat ou de gouvernement. Le Sénégal a cédé la présidence de l'organisation à l'Egypte du président islamiste Mohamed Morsi. «Ce sommet, initialement prévu en 2011 au Caire mais reporté en raison des soulèvements populaires, va discuter des principaux conflits qui agitent le monde islamique», au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie, a déclaré M.Ihsanoglu. Même si les pays membres ont réagi en rangs dispersés à l'intervention militaire française au Mali et à la crise syrienne, le sommet du Caire sera l'occasion de «coordonner les positions et de soutenir la souveraineté et l'intégrité territoriale des Etats», a-t-il dit. «Personnellement, je m'inquiète beaucoup de la vague de violence et de l'extrémisme religieux dans des pays islamiques, confrontés à des problèmes économiques et à la corruption politique. Comme c'est le cas au Mali», a ajouté M.Ihsanoglu, qui doit quitter l'OCI fin 2013 après deux mandats de 8 ans. Il a souligné l'importance du respect des frontières: «l'acceptation de la sécession du Sud-Soudan sur des bases ethnique et religieuse a encouragé des mouvements dans d'autres pays à réclamer l'indépendance». Le Soudan du Sud, à majorité chrétienne et noire, est devenu indépendant en juillet 2011 après avoir fait sécession du Soudan, surtout arabe et musulman. Concernant le Mali, M.Morsi s'est déclaré opposé à l'intervention militaire française, que d'autres pays, comme le Tchad, y ont apporté leur coopération. La Syrie, suspendue de l'OCI en août 2012, est un autre dossier brûlant à l'ordre de ce sommet où est attendu le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, principal soutien régional au régime de Bachar al-Assad. Le régime de M.Ahmadinejad, premier président iranien en fonction à se rendre en Egypte depuis 1980, accuse le royaume saoudien et le Qatar de soutenir politiquement et militairement la rébellion contre Damas. «Nous ne pouvons plus nous taire face aux massacres et aux destructions en Syrie et face à l'impuissance de la communauté internationale», a déclaré le chef de l'OCI, jugeant «nécessaire un dialogue pacifique pour une transition démocratique». Le chef de l'opposition syrienne Ahmed Moaz al-Khatib s'est dit prêt la semaine dernière à entamer un dialogue avec le régime, à l'exception des dirigeants qui ont «du sang sur les mains». Le sommet du Caire va appeler à «un dialogue sérieux entre la Coalition de l'opposition et les forces qui croient à un changement politique en Syrie», selon un projet de résolution cité par l'agence officielle égyptienne Mena.