Accompagné d'une importante délégation économique et d'investisseurs, le prince héritier de l'émirat d'Abou Dhabi, commandant en chef adjoint des forces armées des Emirats arabes unis, Cheikh Mohamed Ben Zayed Al Nahyane, a effectué hier une visite éclair à Alger. Après un déjeuner et un tête-à-tête avec le président Bouteflika, le prince a quitté la capitale. De toute évidence, cette visite ne pouvait qu'aborder la coopération économique entre les deux pays et précisément les investissements des Emirats en Algérie. Il est à rappeler que les Emirats arabes unis ont mis à la disposition de l'Algérie et de plusieurs pays le fonds d'Abou Dhabi pour le développement, créé en 1991. Onze sociétés ont été créées en Algérie dans ce cadre et ont pu bénéficier d'une enveloppe financière de 536 millions de dirhams répartis à travers plusieurs secteurs d'activité, dont l'agriculture, l'industrie, l'habitat et la pêche. Des projets sont en cours tels que celui d'Emaar, estimé à 5 milliards de dollars, consistant en la modernisation de la baie d'Alger par la construction d'immeubles, d'hôtels haut standing et d'une cité de la médecine, mais qui n'a pas encore été concrétisé. Cette compagnie a également le projet de réalisation d'un complexe industriel de production d'aluminium à Beni Saf et dont l'accord a été signé au mois de mars dernier entre le consortium algérien Sonatrach-Sonelgaz et le consortium émirati Mubadala Developpement Compagny et Dubai Aluminium pour un investissement de 5 milliards de dollars. Il ne faut pas oublier également le groupe Dubai Port World (DPW) qui avait annoncé, le 10 novembre dernier, avoir obtenu le contrat de gestion du terminal à conteneurs du port d'Alger et de Djendjen à Jijel, avec la promesse d'investir à court terme 108 millions de dollars pour leur développement. De même, Emiral, une société algéro-émiratie de promotion immobilière, a mis sur pied un programme immobilier actuellement en cours à Staouéli pour plusieurs centaines de millions de dollars. Enfin, il y a le fonds d'investissement, EIIC, (Emirates International Investments Company) qui envisage la création d'une nouvelle ville touristique «Parc Dounia» à Ouled Fayet pour 5,5 milliards de dollars. En plus de tous ces projets, il est prévu l'installation d'autres grandes compagnies, à l'exemple du groupe «Al Qudra» pour entreprendre des études d'investissement. Avec autant de projets en chantier, le déplacement du prince héritier est justifié. Il vient ainsi renforcer le message qu'a voulu transmettre le président des Emirats arabes unis, en juillet dernier, lors de sa visite à Alger et où il avait déclaré : «Nous sommes satisfaits des relations entre nos deux pays et des résultats réalisés par la commission interministérielle dans le sens de l'élargissement et du développement de cette coopération dans différents domaines ainsi que de l'ouverture de nouvelles perspectives pour la réalisation d'une plus grande complémentarité et d'un partenariat économique et commercial et d'investissement plus soutenu entre les deux pays.» H. Y.