Photo : Mohamed Rahmani De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani
Le flou qui entoure la question de la renationalisation du complexe sidérurgique d'El Hadjar, les déclarations des uns et les contre-déclarations des autres, ont donné lieu à une situation d'incertitude quant à l'avenir de cette usine d'acier considérée comme stratégique. Après les déclarations tonitruantes de Smaïn Kouadria, ex-secrétaire général du syndicat d'entreprise du complexe sidérurgique en question, aujourd'hui député PT, selon lesquelles l'Etat aurait fait cadeau de 200 millions de dollars pour racheter 21% des parts d'ArcelorMittal et ainsi devenir majoritaire puisque détenant déjà 30% par le truchement du groupe Sider, le directeur général de ce groupe a nié catégoriquement ces assertions, tout en rappelant qu'il y a déjà eu dans ce sens un communiqué de la direction d'ArcelorMittal-Annaba qui avait, elle aussi, nié qu'il y ait des négociations à ce sujet. «Avec notre partenaire, nous sommes encore au stade de l'étude de l'aspect technique et des technologies à employer pour augmenter les capacités de production du complexe sidérurgique dans la perspective de réduire la facture d'importation de l'acier. A ce jour on n'a pas encore abordé l'aspect financier. Quelles seront les sources de financement de ce projet ? On n'en sait rien encore et donc le rachat de 21% des parts d'ArcelorMittal n'a pas du tout été évoqué. S'il y avait vraiment quelque chose, on serait au premier rang puisque nous sommes les premiers concernés. Ce sont juste des spéculations et d'ailleurs il y a eu récemment un communiqué de la direction d'ArcelortMittal dans lequel elle avait précisé qu'il n'y a jamais eu de négociation en vue d'une éventuelle cession de ses parts au profit de l'Etat algérien», nous a déclaré, hier, M. Hasnaoui, directeur général du groupe Sider à Annaba. Ces spéculations qui défendent cette hypothétique reprise par l'Etat et maintiennent qu'elle pourrait bien se réaliser, prennent pour argument la situation du groupe ArcelorMittal dans le monde, une situation de crise où les pertes se chiffrent à des milliards de dollars amenant le géant mondial de l'acier à fermer plusieurs de ses sites de production en Europe. Il serait illogique, soutient-on, que le groupe ArcelorMittal ferme des usines pour surcapacités de production et qu'il investisse d'un autre côté en Algérie pour augmenter les capacités de production du complexe d'El Hadjar. Toutefois, le contre-argument est cette facture d'importation de l'acier de l'Algérie qui s'est chiffrée en 2012 à 10 milliards de dollars, ce qui représente un marché porteur pour le complexe et plaide autant pour le renforcement de ses capacités de productions que sa reprise, si l'investisseur est dans l'incapacité de financer cette consolidation. Cependant, il faut dire que rien d'officiel n'a filtré sur cette opération si ce n'est les déclarations de M. Kouadria. «Cela n'engage que lui, pour notre part nous nous en tenons à notre communiqué», nous a déclaré le chargé de la communication d'ArcelorMittal-Annaba.