Photo : Riad Par Amar Rafa L'ambassadeur de la Rasd à Alger, Ibrahim Ghali, a dénoncé, hier, le procès «injuste» et les verdicts sévères prononcés par le tribunal militaire de Rabat à l'encontre des 24 prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik. Aussi, appellera-t-il la communauté internationale à «exercer des pressions sur le colonisateur marocain, pour la libération des détenus, et permettre la tenue d'un referendum d'autodétermination du peuple sahraoui». Il affirmera également que le démantèlement du camp de Gdeim Izik et le procès illégal intenté par les autorités marocaines aux activistes des droits de l'Homme sahraouis, constituent le divorce définitif entre les Sahraouis et le Maroc, ainsi que l'échec de la politique de marocanisation du Sahara occidental. L'ambassadeur de la Rasd à Alger, Ibrahim Ghali, a, lors d'une conférence de presse, tenue hier au centre d'information sahraoui, à Alger, battu en brèche les thèses avancées par le Maroc pour faire croire à un procès normal. A commencer par les peines «extrêmement sévères» allant de 20 ans à la perpétuité, qui prouvent tout à fait le contraire. Selon lui, nombre d'activistes sahraouis, traduits devant la juridiction militaire, n'étaient même pas présents lors des manifestations de Gdeim Izik, à l'instar du militant Naâma Essfari, qui avait été enlevé la veille de ces manifestations. Mis à part cela, les verdicts ont été prononcés pour des considérations politiques sans relation avec les faits qui leur sont reprochés, a argué le conférencier, avant d'ajouter que les témoins à charge ont nié reconnaître les militants sahraouis, et que les PV ont été fabriqués de toutes pièces. Pour l'ambassadeur de la Rasd, «les condamnations des prisonniers politiques sahraouis ont été dénoncées partout dans le monde par des organisation des droits de l'Homme, qui se sont insurgées contre le procès devant le tribunal militaire intenté aux civils sahraouis». Le président de l'association des détenus et disparus sahraouis, Abdeslam Ammar, pour sa part, a fait état dans ce sens, de la poursuite des violations des droits de l'Homme par le colonisateur marocain au Sahara occidental, indiquant que cette politique n'a changé, depuis le début de la colonisation en 1975, que dans la forme. Après les disparitions forcées, il est en train de monter des procès illégaux de civils par le tribunal militaire, malgré les dénonciations de par le monde, des organisations internationales des droits de l'Homme et par nombre de pays, notamment la Grande-Bretagne et l'Espagne, qui sont intervenus auprès du Conseil de sécurité pour la libération des détenus sahraouis. Pis encore, le Maroc continue dans sa fuite en avant en perpétuant sa politique de colonisation, et pousse à l'instabilité de toute la région en recherchant des prétextes afin de retarder l'échéance de l'autodétermination du peuple sahraoui. En exprimant sa profonde inquiétude de la situation dans les territoires occupés, le président de cette association a dans ce chapitre, dénoncé la répression qui s'abat sur les manifestants sahraouis, et le transfert des militants en dehors de leurs localités. Il a brossé un tableau noir en faisant état de 4 500 cas de disparitions forcées, dont 150 combattants sahraouis. Cela s'ajoute aux arrestations arbitraires, qui se chiffrent à des centaines chaque année, dont 54 sont reparties à travers plusieurs prisons à Salé près de Rabat, Aït Melloul et Mohammedia. Aussi, il a appelé à l'intervention de la communauté internationale, et estimé «illogique» que la Minurso soit la seule à ne pas être dotée de prérogatives de contrôle des droits de l'Homme, de toutes les missions de l'ONU dans le monde. Et ce, tout en notant l'absence d'un tel mécanisme au Sahara occidental. Et «même s'il a perdu, depuis le déclenchement de ce conflit, quelque 20 000 de ses soldats, et 231 autres faits prisonniers par les combattants sahraouis, le Maroc refuse d'admettre son échec. Cela est dans la nature même du régime actuel, qui a démontré à travers les exactions commises à l'encontre des Sahraouis qu'il est pire que celui des années de plomb», a indiqué en outre Ibrahim Ghali. Ce dernier a fait état d'efforts coordonnés avec des organismes internationaux des droits de l'Homme, en vue de convaincre le Conseil de sécurité d'intervenir pour la libération des détenus sahraouis. Enfin, il a souligné que les Sahraouis ont été les précurseurs à déclencher ce que l'on a convenu d'appeler «le printemps arabe», à travers les manifestations de plus de 30 000 d'entre eux, durant l'automne 2010 à Gdeim Izik. Par conséquent, ils sont prêts à renouveler cette protestation sous d'autres formes. A noter, que la Rasd s'apprête à fêter, le 27 février prochain, le 40e anniversaire du déclenchement de la lutte armée et de la création du Polisario.