Les élections législatives égyptiennes débuteront le 27 avril et s'étaleront sur deux mois, d'après un décret présidentiel pris jeudi. Elles se dérouleront en quatre phases, précise le décret, selon lequel la nouvelle Assemblée du peuple ainsi élue se réunira pour la première fois le 6 juillet. Dans une première phase, la population de cinq provinces, dont celle du Caire, votera, les 27 et 28 avril, avec un second tour prévu pour les 4 et 5 mai. Dans un deuxième temps, les électeurs de huit autres provinces, dont celle d'Alexandrie, se rendront aux urnes les 15 et 16 mai, un second tour devant avoir lieu une semaine plus tard. Puis ce sera aux habitants de huit provinces supplémentaires d'aller voter, les 2 et 3 juin (second tour: les 9 et 10 juin). Enfin, quatrième et dernière étape, les électeurs de six provinces se prononceront les 19 et 20 juin, un second tour devant se dérouler les 26 et 27 juin. La Chambre basse du parlement avait été dissoute en juin 2012 après une décision de la plus haute juridiction d'Egypte ayant abouti à l'annulation du scrutin, en déclarant la loi électorale anticonstitutionnelle. Les précédentes élections législatives avaient été organisées pendant l'hiver 2011/2012. Le Conseil de la Choura, la Chambre haute du parlement, qui détient pour l'instant l'ensemble du pouvoir législatif, a récemment adopté une loi électorale qui a été amendée par la Cour constitutionnelle et envoyée pour ratification au président islamiste Mohamed Morsi. La nouvelle loi interdit en particulier aux membres du Parlement de changer d'affiliation politique après leur élection. Elle requiert aussi qu'un tiers des sièges soient réservés à des candidats indépendants. Sous le régime de l'ancien président Hosni Moubarak, les indépendants, une fois élus, rejoignaient souvent le Parti national démocratique (PND), grossissant encore plus les rangs du parti au pouvoir. Par ailleurs, des partis politiques égyptiens ont annoncé l'organisation de manifestations générales dans cinq gouvernorats, dont le Caire, Gizeh et Al Charquiya, en solidarité avec la population de Port Saïd en grève pour la 5e journée consécutive. Des forces politiques en Egypte ont appelé les citoyens à sortir dans les rues pour revendiquer le départ du gouvernement et la révision de la Constitution. Ils demandent entre autres de faire la lumière sur les évènements du 26 janvier dernier qui ont fait plus de 42 morts et des centaines de blessés parmi les manifestants, et ce en guise de solidarité avec la population de Port Saïd. La présidence égyptienne avait pris une série de décisions en faveur des gouvernorats du Canal de Suez (Port Saïd, Suez, Al-Ismailia ), en consacrant une partie de ses recettes au développement de ces régions. Il s'agit également d'un projet de loi portant réouverture de la zone franche de Port Saïd et la désignation d'un magistrat pour enquêter dans les récents actes de violence. R. I.