ALGER - Les Egyptiens votaient mercredi pour la deuxième phase des élections législatives dans un tiers du pays, un scrutin qui se poursuivra jeudi, après une première phase remportée par les formations islamiques qui ont décroché près de trois sièges sur quatre. Ces élections se tiendront à leur deuxième phase dans un tiers des gouvernorats du pays, soit neuf, dont notamment Suez (nord-est), Assouan (sud) et Gizeh (qui englobe une grande partie de l'ouest du Caire), regroupant 18,8 millions d'électeurs. Au total, 3380 candidats se disputeront les 180 sièges du Parlement lors de cette deuxième phase, selon le gouvernement. Parmi les postulants, "2271 candidats indépendants se disputent 60 sièges, alors que 1116 autres candidats présentés dans des listes collectives se disputent 120 sièges", selon le centre de l'Information et de soutien relevant du Conseil des ministres. Les opérations de vote ont tardé à commencer dans 39 centres de vote dans six gouvernorats en raison du retard de l'arrivée des juristes, selon le ministère de l'Intérieur, alors que le scrutin s'est ouvert dans les trois autres gouvernorats. Par contre, une forte participation des femmes a été enregistrée en dépit des difficultés liées au déplacement, selon l'agence de presse égyptienne Mena. Une source au ministère de l'Intérieur, citée Mena, a fait savoir que le nombre de centres où les opérations de vote ont été retardées sont notamment 18 dans le gouvernorat de Gizeh, 7 à el-bouheira, 7 à Souhaj et deux à Aswane. Une source militaire a toutefois indiqué que tout se déroulait normalement dans tous les centres de vote, mis à part un centre à Beni Souif où les employés ont tardé à entamer leur travail. Pour s'assurer du bon déroulement des opérations de vote, le chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA, au pouvoir), le maréchal Hussein Tantaoui a ordonné à l'armée de suivre le scrutin dans les neuf gouvernorats. Un haut responsable militaire a affirmé qu'un plan visant à sécuriser la tenue du vote a été mis en place depuis des semaines. Il a ajouté que toute publicité violant la réglementation a été interdite par les autorités. Ces élections sont supervisées par des organisations de la société civile, sous la couverture de médias arabes et étrangers. La Première phase, en deux tours, des élections législatives en Egypte, s'était achevée mardi dernier et plus de 18,7 millions d'électeurs avaient voté, selon des chiffres officiels. A l'issue de la précédente phase, près de trois sièges sur quatre ont été remportés par les candidats du parti de la Liberté et de la Justice (PLJ), issu du mouvement des Frères musulmans, au deuxième tour du scrutin, selon les résultats officiels. Un tiers des sièges (56 au total) a suffi pour assurer l'Assemblée du peuple (chambre des députés), 36 candidats affiliés au parti des Frères musulmans ont été élus ainsi que cinq candidats du parti Al-Nour. Six sièges reviennent à des indépendants et sept à différents partis notamment libéraux, tandis que deux sièges sont encore en suspens en raison du gel d'une élection dans une circonscription du Caire à la suite d'irrégularités, selon le quotidien indépendant Al-Masry al-Youm. Quant au taux de participation, il a atteint un niveau de 55 %, soit plus de 9 millions et 700.000 voix, a précisé le président de la haute commission électorale, Al-Mouiz Ibrahim. Ces élections surviennent au moment où l'Egypte est engagée dans un processus politique marqué par la formation d'un nouveau gouvernement de "salut national" dirigé par Kamal Al-Ganzouri. Ce dernier s'était dit décidé à "améliorer la situation sécuritaire", et à "redresser une économie" en forte crise depuis le début de l'année. Al-Ganzouri a jugé que la situation économique du pays etait "beaucoup plus grave" que prévu, affirmant qu'il réfléchissait désormais aux moyens de réduire le déficit du budget de l'Etat qui est de plus de trois milliards de dollars. L'économie égyptienne, à la peine depuis la révolte du début d'année, continue de plonger, notamment à cause du repli du tourisme et de la fonte des réserves en devise, dans un climat d'instabilité sociale et politique. Le Conseil suprême des forces armées égyptiennes (CSFA), qui gère les affaires courantes du pays, a promis un retour à un pouvoir civil après une élection présidentielle prévue avant la fin juin 2012.