Succès - Une nouvelle étape des législatives où les islamistes comptent consolider leur avance, a démarré ce jour. Les islamistes égyptiens, qui ont largement dominé le début des législatives, comptent sur cette nouvelle phase du vote qui débute ce mercredi matin, pour consolider leur avance dans cette première élection depuis la chute de Hosni Moubarak en février dernier. Les bureaux de vote seront ouverts de 08h00 (06h00 GMT) à 19h00 (17h00 GMT) pour cette deuxième phase de l'élection des députés qui concerne le tiers des 27 gouvernorats, notamment Suez (nord-est), Assouan (sud) et Gizeh (qui englobe une grande partie de l'ouest du Caire), soit 18,8 millions d'électeurs. Le vote se poursuivra jeudi prochain et un second tour doit avoir lieu les 21 et 22 décembre prochains. La première phase, qui concernait notamment les gouvernorats du Caire, d'Alexandrie (nord) et Louxor (sud), a été marquée par un raz-de-marée des islamistes, qui ont réalisé, toutes tendances confondues, quelque 65% des voix, dont 36% pour la Frères musulmans et 24% pour les fondamentalistes salafistes. La percée des salafistes a constitué la principale surprise du vote. Les formations libérales laïques ainsi que les mouvements de jeunes issus de la révolte contre Moubarak sont apparus comme les grands perdants de cette première manche électorale. Cette élection, dans un pays pionnier du «printemps arabe», fait suite à celles tenues en Tunisie et au Maroc, où les islamistes ont également remporté des succès. Le futur Parlement devra former une commission chargée de rédiger la nouvelle Constitution de l'Egypte, le pays le plus peuplé du monde arabe avec plus de 80 millions d'habitants. La perspective d'un Parlement contrôlé par les islamistes a provoqué l'inquiétude des milieux libéraux et celle de la communauté copte (chrétiens d'Egypte). Un polémique oppose également l'armée aux Frères musulmans sur les prérogatives du Parlement, notamment en matière de rédaction de la Constitution et de cohabitation avec un Exécutif aux mains des militaires en attendant un président élu. Ce vote se déroule également dans un climat de grave crise économique, avec notamment une chute du tourisme et des investissements étrangers. Le Premier ministre récemment nommé par l'armée, Kamal el-Ganzouri, a estimé que la situation économique était «beaucoup plus grave que prévu». La troisième phase du vote pour l'Assemblée du peuple (Chambre des députés) se déroulera au début du mois prochain dans le dernier tiers des gouvernorats, et les résultats complets devraient être rendus publics vers le 13 janvier prochain. Le marathon électoral se poursuivra de la fin de janvier à la mi-mars prochains avec l'élection de la Choura, la Chambre haute consultative du Parlement égyptien.