«Dans notre démarche [la construction de logements, ndlr], nous estimons avoir achevé le travail relatif à l'aspect quantitatif. Maintenant, il nous reste à nous attaquer à celui inhérent au volet qualitatif.» C'est en ces termes que M. Noureddine Moussa, ministre de l'Habitat, a commencé son intervention, hier, à la faveur de l'émission «Tahaoulet» (mutations) diffusée chaque mercredi sur les ondes de la Chaîne 1 de la radio nationale. Pour le responsable du secteur de l'habitat, dans notre pays, «nous ne sommes guère loin des normes internationales en matière de taux d'occupation par logement [TOL], dans la mesure où, avec un parc national de logements avoisinant les 7 millions d'unités, nous enregistrons, pour quelque 34 millions d'Algériens, un taux d'occupation d'environ 5 personnes par logement», tiendra-t-il à souligner. Evoquant les efforts consentis par son secteur, le ministre de l'Habitat a indiqué que, du 1er janvier 2004 au 30 septembre de l'année en cours, 700 000 logements ont été réalisés. «Jusqu'au 30 septembre de l'année en cours, 140 000 logements ont été réceptionnés ici et là, dans l'attente d'en réceptionner 80 000 autres durant le dernier trimestre de l'année 2008», révélera l'invité de l'émission, ajoutant que la quasi-totalité des chantiers lancés enregistrent un taux d'avancement de 60%. Pour ce dernier, son département envisage de procéder à la construction de 20 000 logements par wilaya afin de régler, une bonne fois pour toutes, l'épineux problème du logement, précisant que, s'agissant des wilayas du sud du pays, le problème ne se pose pas eu égard à la faible densité d'habitation de ces zones comparativement au nord du pays fortement sollicité. Et en ces temps d'intempéries où, souvent, des effondrements sont signalés çà et là, l'orateur ne pouvait s'empêcher de parler de cette lancinante question. Selon les statistiques dont dispose son département, il y aurait quelque 500 000 vieilles bâtisses. «Nous sommes parfaitement conscients de cet épineux problème. Dans ce cadre, des directives fermes ont été données afin d'éviter que des drames similaires à ce qui s'est récemment passé à Bab El Oued ne se produisent plus», martèlera Noureddine Moussa. Pour lui, le phénomène du vieux bâti n'est pas propre à notre pays, dans la mesure où ce dernier ne constitue que 8% du parc national du logement. «Dans certains pays arabes et du Sud, le vieux bâti constitue jusqu'à 70% du parc national du logement. Avouez tout de même que nous sommes nettement mieux lotis», soulignera le ministre, non sans ajouter que, pour ce qui le concernait, cette question de vieux bâti continuera à susciter ses intérêts «même si, dira-t-il, il n'en restait qu'un seul». Evoquant le devenir de la formule AADL, dont la fin de mission est prévue pour l'année prochaine, l'intervenant dira (il a semblé quelque peu évasif) que le travail effectué par cette dernière allait être évalué, ajoutant que cette formule allait être reconduite, mais avec de profonds remaniements. Parlant des critères d'attribution du logement social, le ministre de l'habitat insistera pour dire que les temps où des citoyens (ayant bénéficié d'un ou de plusieurs logements sociaux dans une région ou une autre du pays) érigeaient un gourbi pour bénéficier d'un autre, sont révolus, reconnaissant que ce phénomène était le résultat d'accumulations antérieures, lesquelles ont été exacerbées par la crise sécuritaire traversée par le pays au début des années 90. Le ministre dira : «Désormais, à la faveur du fichier national du logement, toutes les données sont en notre possession», ajoutant que les opportunistes seront combattus sans relâche. Au sujet de l'aspect lié à l'entretien et à la prévention des logements, le ministre rappellera qu'une étude des Nations unies indiquait que chaque dollar investi dans la prévention faisait économiser 7 dollars consacrés à la rénovation. B. L.