La compagnie pétrolière nationale des hydrocarbures, Sonatrach, au cœur d'un scandale de corruption lié à des contrats avec des firmes italienne et canadienne. Il s'agit «d'agissements individuels». «Les scandales que nous avons enregistrés sont malheureux. Nous condamnons des agissements individuels». «Nous essayerons de les combattre à l'avenir avec la plus grande vigueur». La déclaration émane du P-dg de la Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, qui s'exprimait, hier, sur les ondes de la Radio nationale. Zerguine estime cependant que ces scandales n'ont pas eu d'impact sur les activités de Sonatrach. Le patron du groupe pétrolier a par ailleurs relevé que les recettes des exportations pétrolières de l'Algérie se sont établies à 72 milliards de dollars en 2012, dans un contexte favorable, les marchés pétroliers ayant repris ces trois dernières années, après une crise financière aiguë en 2008 et en 2009. Samedi, 23 février, le président de la République s'était dit «révolté» par les scandales de corruption qui touchent la gestion de Sonatrach, affirmant ne pas pouvoir les «passer sous silence», tout en exprimant sa confiance dans la justice. Le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, avait, lui, prévenu mercredi dernier, qu'il serait «inflexible» envers toute personne impliquée dans des affaires de corruption au sein de Sonatrach. Le parquet d'Alger avait ordonné le 10 février l'ouverture d'une enquête sur une éventuelle affaire de corruption liée à des contrats entre ENI et Sonatrach, après l'ouverture d'une enquête sur la même affaire par le parquet de Milan. Les déclarations au sujet de la corruption se sont multipliées à la veille des festivités célébrant le 42e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, secouant un secteur énergétique ébranlé par une prise d'otage sans précédant, survenu le 16 janvier dernier sur le site gazier de Tiguentourine, dont la production a repris partiellement hier. «C'est une reprise partielle de la production du complexe. (...) Nous bénéficierons d'une production de trois milliards de m3 par an», a relevé Zerguine. Le complexe, géré conjointement par Sonatrach, le Britannique BP et le Norvégien Statoil, dispose d'une capacité globale de neuf milliards de m3/an. Le P-dg de Sonatrach a ajouté que le groupe pétrolier envisageait de nouvelles mesures de sécurisation des sites pétroliers et gaziers du pays, notamment «l'armement des agents chargés de la sécurisation des installations pétrolières des zones éloignées». «On est en train de discuter de ce sujet», a-t-il précisé. Et pendant que se tiennent à In Amenas les festivités du 24 février, en présence du Premier ministre, une exposition retraçant 50 années de réalisations et de développement dans le secteur des hydrocarbures en Algérie a ouvert ses portes, hier, au Palais des expositions (Pins maritimes) à Alger. Le thème retenu pour cette manifestation qui s'étalera sur dix jours est «mémoire et réalisations» du secteur des hydrocarbures en Algérie. L'exposition met en relief les acquis et projets développés par les entreprises publiques relevant du secteur de l'énergie, notamment dans le domaine des services pétroliers, l'ingénierie des infrastructures énergétiques, la pétrochimie, la distribution et commercialisation des produits pétroliers. Le secrétaire général du ministère, Messili, s'y est rendu. Il a affirmé dans une déclaration que les entreprises du secteur devraient mieux prendre en charge la ressource humaine, affirmant que Sonatrach allait se doter de centres de formation dédiés à différentes filières de l'industrie pétrolière. Sonatrach compte développer des centres de formation dans le sud du pays pour couvrir les besoins en termes de ressources humaines. Cela permettra de former des techniciens tout en contribuant à créer de l'emploi, surtout dans le Sud, dira Messili.