C'est dans la capitale saoudienne où il a atterri, après son passage cairote, que Kerry va rencontrer le président de l'Etat de Palestine, disposant, désormais, du statut d'observateur à l'Onu, en prélude à la visite d'Obama attendue du 20 au 22 mars à El Qods et à Ramallah, selon des dirigeants palestiniens et israéliens. Une autre chance de relance du processus ? Le grand ratage du 1er mandat, marqué par l'incapacité de Washington de faire respecter par son allié la feuille de route américaine, est dans tous les esprits. Le président Abbas s'évertue de ce fait a exposer « le point de vue palestinien », a souligné, à la Radio palestinienne, l'ambassadeur de Palestine à Ryad, Jamal al-Choubaki, pointant l'index sur « les violations israéliennes à El Qods occupée et la poursuite de la colonisation, et soulevant la question des détenus palestiniens en grève de la faim ». Mais, les motifs d'espérer restent insignifiants au regard de la poursuite de la construction de colonies juives dans les territoires occupées unanimement condamnées qui rendent nulles les chances de la « solution de deux Etats ». Cette semaine, Netanyahu a réitéré sa volonté de blocage, en affirmant qu'El Qods-est restera sous contrôle israélien dans le cadre du futur accord de paix et posant les préalables inacceptables de la « sécurité » et de la reconnaissance de « l'Etat juif », consacrant la politique d'épuration ethnique. Plus rien, donc, à attendre d'Obama, écrit de Ramallah, le journaliste Khaled Amayreh qui reflète le sentiment de frustration générale. Interviewé, mardi passé, sur Radio Palestine, Yasser Abd Rabbo, un haut responsable de l'OLP (Organisation de libération de la Palestine), clame tout son pessimisme en raison des « faux-fuyants, de tromperie et d'une fausse représentation des faits » érigés en modus operandi. « Nous avons entendu ces mensonges mille fois. Si Israël refuse de reconnaître le principe de retrait sur la base des frontières du 4 juin 1967, il est vain et inutile de parler d'un véritable processus de paix ». L'impossible dialogue avec Netanyahu se légitime par le refus du marché de dupes. « Arriver à la paix avec cet homme avec un tel état d'esprit, c'est tout à fait impossible. Il nous offre une entité Mickey Mouse sous contrôle israélien et il attend de la communauté internationale qu'elle le félicite et prenne cela comme un signe de bonne volonté », affirme-t-il. Dès lors, un autre responsable de l'OLP, Salah Raafat, évoque un miracle pour la réussite de la nouvelle initiative d'Obama. « C'est se moquer de la réalité que d'appeler médiation l'initiative américaine, compte tenu de l'alliance ombilicale entre les Etats-Unis et Israël ». Il juge, a cet effet, que « Obama ne fera pas pression sur Israël jusqu'au point de les forcer à abandonner les territoires occupés et à reconnaître la légitimité des droits des Palestiniens ». Désabusés, les Palestiniens qui ne fondent pas beaucoup d'espoirs sur cette visite, entendent mettre au pied du mur un Netanyahu, criant à qui veut l'entendre sa disponibilité au dialogue et, également, impliquer à nouveau Washington porteur de « propositions de conciliation ». Dès cette semaine, Erakat sera à Washington pour « écouter » et rendre compte des efforts américains de relance du processus de paix. Mais la messe est dite : la paix est antinomique avec la colonisation « systématique, délibérée et provocatrice », dénoncée par les chefs de mission des 27 de l'UE, en poste à Ramallah dans le rapport 2012. Le constat est sans appel. « Israël perpétue activement son annexion illégale d'El Qods-est » qui rend impossible « la solution à deux Etats », relève le rapport qui cite en particulier le projet d'annexion de la zone dite E1 (E pour Est) de 12 km2, divisant la Cisjordanie en deux parties séparant au nord et au sud.