Pour Rachid Benaissa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, la valorisation des ressources génétiques est l' «une des questions centrales de la sécurité alimentaire». Et c'est dans cette optique que son département ministériel compte mettre en place une banque algérienne de gènes d'animaux et de végétaux. Devant être opérationnelle l'année prochaine, cette banque est actuellement réalisée à 70% à Barraki (est-d'Alger). «Le moment est venu pour se projeter sur l'avenir et de mettre en place les différents dispositifs nous permettant de connaître et de protéger nos ressources génétiques », a indiqué le ministre lors de la cérémonie de l'installation du Comité sectoriel de valorisation des ressources génétiques, tenue jeudi dernier au siège de ministère de l'Agriculture et du Développement rural. «L'objectif du comité dans l'immédiat, est de définir le mode d'action en relation avec tous les cadres et scientifiques qui s'intéressent à cette question (ressources génétiques) et de préparer le plan de gestion de la banque nationale de gènes, qui sera bientôt opérationnelle», a fait savoir, de son côté, le directeur général de l'Institut national de recherche agronomique d'Algérie (Inraa). D'ailleurs, l'institut lancera, incessamment, un appel d'offres pour acquérir les équipements de cette banque où seront stockées les ressources génétiques existantes en Algérie. La même source a ajouté qu'un comité sectoriel qui aura un rôle de réflexion et de définition d'une stratégie d'actions permettant de tracer les grands axes sur lesquels le comité se penchera pour influer sur les recherches développées par tous les chercheurs et scientifiques algériens. «Le but de ce comité est d'organiser, de manière rationnelle, la gestion des ressources génétiques en Algérie», a-t-il encore relevé. Décomposé en sous-comités spécialisés dans les différents types génétiques (végétales, animales et micro-organismes), le comité se focalisera dans un premier temps sur les ressources génétiques agricoles et agroalimentaire, selon ce responsable. Les premières actions à entreprendre par ce comité sont, entre autres, de reprendre les inventaires des ressources génétiques et de mettre en place un dispositif afin d'actualiser ces ressources. Le comité va également répertorier tous les programmes de recherches existants, cibler les priorités et élaborer les textes d'application de deux projets exécutifs actuellement au niveau du gouvernement. L'importance de ce comité réside également par le fait que l'Algérie possède l'essentiel des ressources génétiques adaptées aux conditions agro-climatiques de l'Afrique du Nord. L'autre intérêt réside, selon le même responsable, dans le rôle «déterminant» de ces ressources pour l'avenir du pays, étant donné que l'Algérie dispose de plusieurs variétés et d'espèces qui peuvent disparaître à cause des effets des changements climatiques. S. B.