Après l'Ouest du pays, la «petite reine» part à la reconquête de l'Est à l'occasion de la troisième édition du Tour d'Algérie Cycliste (TAC) de retour, officiellement, à la une de l'actualité sportive nationale. Une nouvelle ère pour un sport des plus affectionnés par les Algériens avec un TAC désormais bien installé dans le paysage médiatique et dont l'ambition est de grandir un peu plus en sortant un nouveau tour de son sac. Entre compétition, magie des paysages mais aussi l'énorme défi de pérenniser ce prestigieux rendez-vous et le faire rentrer dans une nouvelle dimension, les férus devraient apprécier. Faire mieux que l'édition 2012, qui était, reconnaissons-le, l'objectif numéro 1 des responsables du cyclisme algériens, à leur tête le président de la Fédération algérienne de cyclisme (FAC), Rachid Fezouine, mais aussi Rabah Ouchaoua directeur de l'entreprise organisatrice de l'évènement NSO. Comme l'année d'avant, le Tour d'Algérie se déroulera sur cinq étapes et débutera demain pour prendre fin 4 jours plus tard. Sur la ligne de départ de la Safex (la foire internationale d'Alger), 120 coureurs représentants 18 équipes de 15 nations différentes dont trois algériennes qui sont le Groupement Sportif Pétrolier, l'équipe de SOVAC et l'équipe nationale olympique qui avaient été de la partie l'année dernière, seront sur la ligne de départ. Les 3 formations continentales tenteront donc de réaliser de meilleurs résultats que ceux de l'an passé où seuls Azeddine Laâgab avait pu monter sur la première marche d'un podium, c'était lors de l'étape finale, et aussi Chaâbane Hichem 2e lors de la 4e étape qui s'est achevée au sommet de Santa Cruz. Les Algériens devront cette fois faire plus que sauver l'honneur du cyclisme national dans un Tour qui verra la participation d'équipes étrangères provenant notamment du continent européen. En effet, et parmi les pays participants à cette troisième édition du Tour d'Algérie 2013 figurent, outre l'Algérie, les Pays-Bas, l'Allemagne, la France, l'Angleterre, le Danemark, l'Erythrée et le Maroc. Les coureurs algériens auront donc pour mission de se donner les moyens de partir à l'assaut de ce maillot jaune endossé par le vainqueur final. Une tunique que Laâgab avait déjà portée en 2011 lors de la 1e édition d'un Tour placé, rappelle-t-on, sous le signe de la résurrection d'un évènement qui reprend petit à petit, des couleurs. Seulement, et la compétition prenant de la dimension avec l'arrivée d'un bon cru international, celui qui avait représenté l'Algérie lors des Jeux Olympiques de Londres avait trouvé, l'édition d'après, beaucoup de peine à suivre le rythme imposé par Berhane Natanael (Erythrée) qui avait démontré toute sa puissance pour déchoir l'Algérien de son titre. Nul ne doute néanmoins que la reconquête du titre sera une mission des plus difficiles pour Laâgab à l'occasion de la «grande vadrouille vers l'Est» dont il sera incontestablement la figure emblématique. Le coureur de Sovac, Chaâbane Hichem, a, lui aussi, progressé depuis et pourrait avoir son mot à dire, lui qui vient de réaliser de bons résultats lors du tout récent Tour du Burkina Faso («Faso 2012») avec notamment une victoire dans la 4e étape. Une performance qui en dit long sur le potentiel de ce jeune.
Cirta capitale du cyclisme Après Oran en 2012, c'est la ville de Constantine qui sera la ville étoile du TAC 2013. Un passé antique et riche que celui de Cirta. Capitale de Numidie et du royaume romain. Elle sera, cette fois et durant quelques jours, chargée de souvenirs et d'émotions, la capitale du cyclisme. Tel un Masinissa, le vainqueur sera fêté le 15 du mois en cours. Un trône qui, espérons-le, sera aux couleurs algériennes afin de se rappeler aux bons souvenirs d'un acquis patrimonial des plus riches tout en renouant, sur le plan sportif, avec les succès que réalisaient une génération historique de coureurs algériens pétris de talent tels les Sebti Benzine, Malek Hamza, Niedine Tchambaz et d'autres qui avaient réussi à faire la promotion du cyclisme national et le dévoiler au grand monde des deux roues. L'héritage est donc lourd à porter comme celui de cette ville où les ponts sont suspendus mais aussi les espoirs de voir le drapeau national être hissé le plus haut possible par nos représentants qui devront faire leurs preuves sur un parcours de 891 kilomètres. Une distance qui devrait faire entrer cet évènement un peu plus dans la dimension qu'il se propose d'atteindre. Le prestige d'être une date de rencontre entre les meilleures équipes mondiales pour gagner un peu plus en prestige et avoir un écho aussi fort que celui du tour du «Burkina Faso» par exemple qui est considéré comme l'un des meilleurs Tours du continent africain. Un objectif que Rachid Fezouine et ses collaborateurs ne perdent pas de vue et qu'ils pourront atteindre vue l'énorme potentiel géographique dont jouit le pays mais aussi les moyens colossaux (on parle d'une enveloppe estimée à 200 millions de dinars) mis en place par le ministère de la Jeunesse et des Sports, qui soutient ce type d'initiatives, et aussi la FAC qui avait fait des pieds et des mains pour que le TAC revienne sur la scène sportive nationale et africaine après une bataille juridique remportée face à l'UCI. Aujourd'hui, le Tour d'Algérie renait, souffle à nouveau en partant investir les différents coins du pays. Le tracé de cette édition passera par 16 wilayas, 350 communes. C'est dire que les amoureux de la petite reine auront l'occasion de revivre la magie de ce sport qui était l'une des victimes de la décennie noire mais qui a revu le jour à nouveau grâce à des personnes qui l'ont fait remonter sur scelle.
Retaper le royaume La petite reine revient donc de très loin et refait rêver beaucoup de monde. Elle suscite l'intérêt et le rendez-vous qu'elle donne à ses amoureux chaque année fait, à nouveau, d'elle une date importante dans l'agenda sportif national. Cette année, les villes phares seront Alger, Sétif, Constantine, Biskra et Mila. cinq étapes dont la première se fera entre Alger et Bouira (128km), la seconde entre Sétif et Biskra et sera longue de 209,5km, la troisième (221km) s'étendra de Biskra à Batna, l'avant dernière se disputera entre Constantine et Mila (209km) et, pour clore la boucle, la Ville des Ponts suspendus pour une course au sommet vertigineuse sur un parcours long de 124 km. Le Tracé 2013 visitera plusieurs endroits de l'Algérie profonde, les wilayas de l'intérieure devant être mises en avant. Ce qui changera des villes côtières qu'avaient découvert les coureurs il y a une année. Pour reconquérir les cœurs, il faut aller partout, dans les plus petits recoins de l'Algérie. Les responsables semblent avoir compris cette donne et tiennent à faire connaître ce sport à des jeunes qui ont aimé déjà un sport roi (football) mais la caravane du tour pourrait changer les orientations sportive de certains après son passage. En tout cas, certains de nos jeunes affectionnent particulièrement ce sport et semblent même croquer plein dedans en réalisant d'excellents résultats comme ce fut le cas lors des Jeux arabes. Ils ont même eu le droit au trophée d'excellence à Sharjah au Qatar pour leurs performances réalisées au niveau arabe. Reste maintenant à conquérir d'autres cieux, à un autre niveau pour entrer dans une nouvelle dimension. C'est tout le mal qu'on souhaite pour cette discipline et ses athlètes. C'est l'objectif que se fixent Fezouine et son équipe qui auront quatre autres années ou un nouveau mandat olympique pour aller au bout de leurs idées et réaliser le programme pour lequel ils ont bénéficié d'un nouveau quitus d'une AGE qui les investit de sa totale confiance. Un bon gage de stabilité sur la voie de la réussite. Bonnes promesses donc. M. T.