Photo : Sahel Par Rabah Iguer Entamés dans la soirée de vendredi, les travaux de la Conférence nationale des élus FFS se sont poursuivis hier à Zéralda. Plusieurs sujets liés à la gestion locale, aux finances publiques, aux réformes des textes ont été abordés. La première table ronde a été dédiée à la question «Finances publiques : budget et mécanisme de contrôle». Modéré par le député Boubekeur Benameur, le débat a vu les élus locaux exprimer le souhait de voir les députés œuvrer pour des budgets conséquents afin de pouvoir répondre aux attentes des citoyens. Un des élus est ainsi intervenu pour mettre en évidence le pouvoir excessif dont jouissent les contrôleurs financiers au détriment des élus du peuple. Ce à quoi a répondu la députée Hayet Taiati en se référant aux mécanismes de contrôle des dépenses. La parlementaire, membre de la commission des Finances à l'APN, a indiqué que le parti a pris, à l'Assemblée, des positions allant dans le sens de la transparence, notamment dans la gestion des fonds de régulation des recettes. Pour Ahmed Bettache, président de l'APW de Béjaïa, «il y a bien des questions qu'on peut régler au niveau local sans recours au député». La seconde table ronde a abordé «Les codes communal et de wilaya». Elle a été animée par Mostefa Bouchachi et Nora Mahiout (députés) et par l'universitaire Djamel Bahloul. Dans des débats, modérés par sénateur Brahim Meziani, les intervenants ont mis en exergue deux constats. Le premier évoque un net recul en matière de lois, notamment celles sur les associations, les partis politiques, l'information. Le second renvoie aux situations où la loi n'est pas appliquée, quand elle n'est pas carrément transgressée. En matière d'exercice des prérogatives, Djamel Bahloul a indiqué que «le problème réside dans l'insistance du pouvoir central à mettre sous contrôle les élus locaux». Or, soutient-il, «la décentralisation est une condition pour l'émergence d'un pouvoir local». Et de préciser que «la décentralisation ne signifie pas que l'Etat abandonne ses prérogatives au niveau local». Pour ce qui est de la protection des élus, la députée Mahiout a indiqué qu'un maire à Béni K'sila (wilaya de Béjaïa) «a été poursuivi en justice parce qu'il a appliqué la loi sur les constructions illicites». Mostefa Bouchachi a déclaré, pour sa part, concernant les lois, que «30 ans plus tard, nous marquons un retard comparativement aux anciennes lois». A propos de la révision de la Constitution, il a soutenu que «vu les partis existant et vu les institutions en plus -y compris l'APN-, la nouvelle Constitution ne peut traduire les aspirations du peuple». R. I.
Laskri : «Les problèmes du Sud s'accumulent» Avant la série de conférences, le premier secrétaire général du FFS a exprimé, dans son allocution, l'inquiétude du parti vis-à-vis de la situation qui prévaut dans le sud du pays. «Aujourd'hui, le Sud parle, le Sud proteste, le Sud revendique, le Sud nous interpelle», alerte Ali Laskri, pour qui «les problèmes dans le sud du pays s'accumulent et se compliquent». Estimant que «les modes de gestion tels qu'ils ont été mis en place ont atteint leurs limites», le responsable du FFS note que «nous assistons peut-être à l'émergence de nouvelles élites politiques et sociales susceptibles d'être porteuses de nouvelles évolutions et de nouvelles chances pour la construction démocratique de la société locale algérienne en général». Sur fond d'inquiétude, Ali Laskri déclare que «la situation est complexe et sensible. Elle est marquée par des bouleversements politiques économiques, sociaux et culturels dans un environnement régional instable et incertain». Devant cette situation le FFS a, pour rappel, dépêché la semaine passée un groupe de parlementaires pour des missions d'information dans plusieurs localités du Sud.