Finances publiques et gestion locale. Ce sont les deux thèmes phares qui ont marqué les travaux de la conférence nationale des élus FFS, abritée hier par le siège de la Mutuelle des matériaux de construction de Zéralda, à l'ouest d'Alger. Cette rencontre, tenue sous l'égide d'Ali Laskri, le premier secrétaire national du FFS, a été animée par des membres de l'état-major du parti, des députés et des élus locaux. Parmi ces derniers, l'on citera notamment Mohamed Bettache, le P/APW de Béjaïa, qui a animé une table ronde traitant de la thématique des «Finances publiques, budget et mécanismes de contrôle», sur laquelle est aussi intervenue la députée Haya Tiati. Cette dernière a recommandé, au cours de son intervention, le renforcement et la modernisation de la gestion des budgets, l'instauration d'un débat préliminaire avant l'instauration de la Loi de finances, et le renforcement des prérogatives du parlement. Elle a par ailleurs estimé que la Loi de finances (LF) 2013, récemment adoptée par le Parlement, limite les prérogatives du parlement en matière de contrôle de l'utilisation des budgets de l'Etat. «Le pouvoir exécutif n'a, en effet, point respecté la fonction réelle à laquelle sont vouées les deux chambres du Parlement», fera-t-elle remarquer. Tout en mettant l'accent sur la «prudence remarquable» qui a marqué l'élaboration de la LF 2013, la députée Tiati rappellera que les parlementaires du FFS à l'APN et au Sénat ont voté contre cette loi» pour diverses raisons, dont la plus importante est que son contenu ne répond pas aux aspirations populaires, notamment en terme d'accès au logement et à la santé. «Le Fonds commun des collectivités locales (FCCL) ne répond pas non plus aux besoins financiers des assemblées populaires des communes et des wilayas. L'absence d'information sur l'affectation des crédits, ainsi que l'occultation des véritables taux d'inflation et de chômage ont aussi poussé les députés FFS à rejeter cette loi», a-t-elle également argué. «Une centralisation excessive» S'agissant de la finance et de la fiscalité locale, la députée a estimé que ces deux volets font l'objet «d'un manque de rationalité et de rigueur, une centralisation excessive de la part d'un Etat qui monopolise la gestion, mais qui a du mal à exercer un suivi régulier». Elle a ainsi clos son intervention en appelant à plus de décentralisation, plus d'autonomie de gestion en faveur des collectivités locales et plus de prérogatives en faveur des parlementaires. De son côté, Mohamed Bettache a soulevé, au cours de sa prise de parole, «un bon nombre de contradictions entre le volet théorique et la réalité d'un terrain marqué par le non respect des principes de décentralisation, la fragilité des dispositifs réglementaires incapables de permettre une bonne gestion des conflits survenant au sein des assemblées locales». Il a également souligné que parmi les freins entravant les actions de développement local, le fait que le foncier soit géré par une entreprise à caractère purement administratif (agence foncière). Tout en exhortant les députés FFS à revendiquer plus de décentralisation et davantage de prérogatives pour les élus locaux, le P/APW de Béjaïa «n'a pas caché sa colère quant à la faiblesse des montants des Plans communaux de développement (PCD), la primauté du wali et du chef de daïra sur l'élu local, ainsi que d'autres problèmes relatifs à l'approbation du budget», a t-on rapporté hier sur le site internet du FFS.