De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Dans le cadre du programme national de périnatalité et de néonatologie portant soutien à l'allaitement maternel, des journées de sensibilisation ont été menées pour mettre en relief les bienfaits du lait «nature» pour les nouveau-nés. Constantine n'a pas raté ce rendez-vous et des éclaircissements ont été donnés par des sages-femmes aux futures mamans et aux jeunes filles pour les informer sur cet aliment élixir. Une médicamentation à double sens immunisant et les bébés et leurs mères contre des infections et des pathologies. Le recours à l'allaitement au sein semble détrôner les tétines... C'est la volonté des pouvoirs public à «minimiser» le recours aux boîtes… artificielles. «Les campagnes de sensibilisation menées dans la wilaya sur les bienfaits du lait maternel entrent dans un cadre quasi routinier pour la direction de la santé. C'est une suite logique au programme du planning familial tracé par la tutelle pour chaque structure sanitaire en rapport avec la santé de l'enfant et de la mère», soulignera le chef de service de la prévention auprès de la DSP de Constantine. Ainsi, les sages-femmes activant dans les 45 protections maternelles et infantiles (PMI) assurent à longueur d'année des «séances» pour persuader les mères de donner le sein à l'enfant dès les premières heures suivant à la naissance. «C'est un don du ciel que d'allaiter son nouveau-né et, du coup, réduire le risque d'une éventuelle hémorragie, en raison de l'involution utérine. Cela dit, l'utérus reprend sa forme initiale en se rétrécissant», devait énumérer le même responsable. Il a ajouté : «Il est rare que l'on relève chez la mère une contre-indication médicamenteuse. En outre, notre questionnaire porte, préalablement, sur les médicaments pris en cours de la grossesse pour décider si elle est apte à donner le sein à son bébé.» Par ailleurs, selon les statistiques, du moins «orales», parvenues à la direction de la santé en provenance des maternités et des PMI, l'allaitement maternel serait en train d'être repris. Abandonné il y a quelques années à cause de multiples facteurs, notamment ceux liés au côté professionnel de la femme, la tétine naturelle commence à gâter le nouveau-né. «Peu importe la quantité de lait prise par le bébé, explique notre interlocuteur, si minime soit-elle, elle lui est bénéfique contre plusieurs infections. La mère se prémunira contre les cancers du col de l'utérus et du sein.» A cet effet, la DSP axe son programme autour d'un triptyque au profit du personnel des PMI intitulé IEC (instruction, éducation et communication). Toutes les sages-femmes examinées et les paramédicaux sont initiés à cette stratégie préventive beaucoup plus afin de faire basculer la tendance de lait industriel en allaitement naturel. Le processus prendra naissance principalement dans les PMI, lorsque les femmes se font suivre leur grossesse. C'est une étape importante. Les sages-femmes sensibilisent davantage les futures mamans en période périnatale. Le lait maternel «irremplaçable» étant le maître mot. De surcroît, cette opération se poursuivra des mois après l'accouchement. Lorsque les mères amènent leur progéniture pour les faire vacciner, on notifie dans le carnet de santé le type de lait donné à l'enfant tout en incitant les parents dans la mesure du possible à opter pour le naturel. Toutefois, bien malin est celui qui peut établir un bilan sur le nombre de femmes allaitant au sein leur nourrisson. De fait, au-delà de la proposition et de la sensibilisation prodiguées par le service médical aux concernées, nul n'est en mesure de jauger «l'adoption» des mesures engagées par les deux ministères de la Santé et des Wakfs sur les aboutissants de leur combat à ce sujet. C'est une question de «conscience» entre la mère et son enfant. Sur un autre registre, il faut savoir que l'allaitement naturel est perçu depuis quelque temps non seulement dans sa dimension médicale ou religieuse mais aussi dans une stratégie «commerciale» qui coûte beaucoup de devises à l'Etat algérien. La sensibilisation est allée plus loin dans les services de santé de Constantine. Aucune affiche publicitaire d'un quelconque lait industriel n'est tolérée sur les murs. Point de promotion sur les marques de lait en poudre. «C'est interdit», certifie la DSP. Néanmoins, cette mesure n'est pas élargie aux secteurs privés. Il est à noter que Constantine souffre en matière de prise en charge dans ses maternités à Sidi Mabrouk, spécialement le CHU. A raison de 4 femmes par lit, soit un taux d'occupation de 160%, on s'interroge sur la transmission «ultrason» du message administré aux femmes, priées de céder leur place en cas d'accouchement facile pour pouvoir allaiter leur enfant. Fort heureusement, les PMI sauvent la face.