De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Entre les déclarations rassurantes de Mohamed Khebache, directeur général de l'AADL, parues dernièrement dans la presse et celles du ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme longuement faites concernant le programme de logement AADL, le simple citoyen, après de longues années d'attente pour avoir enfin son logement, ne peut que rester perplexe et s'inquiéter davantage. Au niveau de la wilaya de Bouira, l'AADL est promotrice depuis 2002 d'un projet pour la réalisation de 300 logements en location-vente ; au niveau de la ville de Bouira, 132 logements ont été livrés et distribués aux prescripteurs en 2005, mais 168 ne sont pas encore achevés. Les responsables de l'agence AADL au niveau de Bouira prévoient de terminer ce projet avant la fin de l'année en cours et ce, à la suite des instructions données par le nouveau wali de Bouira. Par ailleurs, le reste à réaliser enregistré par ce promoteur public préoccupe une centaine de travailleurs de l'éducation qui ont postulé en 2004 pour la formule LSP, pour laquelle l'AADL s'est engagée à réaliser 130 logements dans la banlieue nord-ouest de Bouira. Cette formule a nourri les aspirations des travailleurs du secteur, plusieurs enseignants et fonctionnaires qui ont été intéressés et ont été contraints de contracter des prêts chez des particuliers afin de réunir la somme de 400 000 DA qui représente la première tranche de la participation de chaque postulant exigée d'eux en 2007, tout en sachant que la CNL va les aider à la hauteur de 500 000 DA avant que l'aide de l'Etat ne soit revue à la hausse à 700 000 DA. Mais quelques années après, leurs espoirs ont été contrariés à cause du non-démarrage des travaux au niveau de l'assiette de terrain retenue à cet effet. Selon les renseignements que nous avons eus auprès de l'agence de Bouira, le projet des 130 logements-éducation bute encore sur l'inexistence d'entreprises performantes de réalisation, celles qui ont été retenues en 2007 avaient abandonné le chantier, avant même de donner le premier coup de pioche. L'agence a été contrainte de refaire une autre consultation, mais les résultats de cette procédure tardent à voir le jour. Selon les mêmes sources, le directeur régional de l'AADL avait promis dernièrement au wali de Bouira le démarrage des travaux, dès le 1er novembre, mais les souscripteurs, tenus informés des retards accusés par le projet, ne voient aucune promesse se concrétiser. Il y a lieu de noter que, lors d'une visite qu'il a effectuée au mois d'août dernier sur le site, le wali s'est montré mécontent du laisser-aller qu'a connu ce projet. «Ce sont les éducateurs de nos enfants, ils vous ont payés, il faut avoir honte de ce retard, ils ont le droit de vous attaquer en justice», a-t-il lancé en direction du directeur de ladite agence qui a été sommée de régler le problème entre lui, l'administration et les entreprises. Justement, plusieurs mois après, alors que les promoteurs privés sont sur la voie d'achever les travaux et de concrétiser leurs promesses, la réalisation du projet des 130 logements-éducation est remise aux calendes grecques et les affirmations du ministre qui laissent présager une éventuelle dissolution de l'AADL ne peuvent guère rassurer les demandeurs de logement. Par ailleurs, certains postulants, déçus par ce promoteur, et qui voulaient se désister du programme afin de pouvoir rejoindre d'autres formules ou promoteurs, ont été surpris d'apprendre qu'ils ne pouvaient pas être remboursés de la totalité de l'argent qu'ils ont versé en 2007, malgré le fait que le désistement est motivé par le retard dans le démarrage des travaux.