Voilà une information réjouissante : Le siège du Gpra à Rocher noir va bientôt être inscrit sur la liste du patrimoine national. Le directeur de la culture de la wilaya de Boumerdès, Hocine Abbis, a indiqué que le bâtiment qui, du 19 mars 1962 au 3 juillet 1962, abritait l'Exécutif du Gouvernement provisoire de la République algérienne (Gpra) au Rocher noir, au cœur de la ville de Boumerdès, sera classifié en tant que monument historique national courant 2013. «Le dossier a été ficelé en 2012 et son approbation est intervenue en janvier dernier par la Commission nationale de la propriété intellectuelle, composée de plusieurs départements ministériels», a-t-il déclaré à l'APS. La ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, a signé le «rapport d'ouverture de la classification», ce qui constitue le premier pas vers la classification de ce site en tant que monument historique national, a-t-il ajouté. Le dossier a été par la suite transmis au bureau du Premier ministère, qui devra donner son «approbation définitive» avant l'intervention de l'inscription officielle du site sur la liste du patrimoine culturel national. Le bâtiment qui est situé en plein centre-ville, a gardé, à ce jour, sa constitution originelle, ce qui facilitera sa restauration. Il est actuellement occupé par les services du rectorat de l'Université M'Hamed- Bouguerra de Boumerdès, qui en a fait son siège. La classification de ce monument national, à cette période précise de l'histoire de l'Algérie, coïncidant avec le cinquantenaire de son indépendance, vise à conforter «l'importance et le rôle de ce monument dans l'histoire de l'Algérie […]. Pour le secteur local de la culture, il s'agit surtout de préserver la mémoire de ce lieu qui a abrité un événement historique de haute importance pour tout le peuple algérien», dira M. Abbis. Le Rocher noir est connu pour avoir été le cœur battant de la toute fraîche République algérienne. C'est là qu'avait élu domicile l'Exécutif du Gpra, dirigé par le défunt Abderrahmane Farès, et c'est de là que ce gouvernement gérait le pays durant la période entre l'annonce du cessez-le feu, le 19 mars 1962, et la proclamation des résultats du référendum d'autodétermination le 3 juillet 1962. Pour concise qu'elle soit, cette présentation est cependant suffisante pour montrer la valeur de ce bâtiment et le peu d'intérêt qui la entouré. Il aura fallu cinquante ans pour voir un des sites les plus chargés d'histoire enfin pris en charge. Mieux vaut tard que jamais, diraient les plus optimistes. Mais, même si on goûte à cet optimisme, on ne saurait cependant taire la question Pourquoi ? Car, l'incompétence de l'administration et des responsables ne peut expliquer ni justifier ce traitement réservé à un témoin de l'histoire récente du pays. Comme on ne peut s'expliquer l'absence de la moindre indication ou plaque commémorative sur le premier bout de terre algérienne foulé par l'occupant français, le port de Sidi-Fredj. Il y a aussi la maison des moudjahidin de Sahoula qui a été détruite sans qu'aucun responsable ne bouge le petit doigt. D'autres exemples de sites historiques et patrimoniaux délaissés et livrés à l'abandon existent. Les ministères concernés pourraient au moins en faire l'inventaire, en attendant, en espérant, que des jours meilleurs où ses sites bénéficieront d'un peu plus d'attentions viendront. H. G.