Photo : Riad Par Ziad Abdelhadi Ils sont venus en force des quatre coins du pays pour décrocher des commandes fermes auprès de certains concessionnaires automobile participant à la 16e édition du Salon international de l'automobile d'Alger, qui a ouvert ses portes mardi dernier au Palais des expositions des Pins maritimes. Ces visiteurs très particuliers du salon étaient tous décidés à profiter des remises exceptionnelles sur des citadines. Des niveaux de remises très alléchants, au point où des files de personnes se sont constituées devant les espaces aménagés par les exposants pour enregistrer les commandes des particuliers. Des files qui d'ailleurs n'ont cessé de s'allonger dès l'ouverture des pavillons. Pour beaucoup de personnes que nous avons pu approcher, la longue attente pour parvenir à passer commande vaut la chandelle. «Je viens de Boussaâda et qu'importe le temps que je vais passer à faire l'appoint, pourvu que je retourne avec dans les poches mon titre de commande d'achat d'un véhicule à moindre prix», nous a déclaré Mohamed, un fonctionnaire au siège de la wilaya de Boussaâda. Par ailleurs, et à la question de savoir pour quoi cet empressement à passer commande puisque les remises sont valables pendant toute la durée du salon, Akli, de Bouira, nous a révélé sa crainte qu'on lui dise que l'Atos Eon n'est plus disponible. «Ce ne peut-être le cas», nous a affirmé M. Mehdi, responsable commercial auprès de Hyundai Algérie, que nous avons pu interroger sur son stand. Ce dernier nous a, en effet, expliqué qu'«en décidant une remise de 100 000 dinars sur l' Atos-Eon, nous nous attendions à enregistrer un nombre élevé de commandes et c'est pourquoi nous avons constitué un stock important de ce type de véhicule pour parvenir à satisfaire notre clientèle du salon». Au sujet des formalités de payement, les avis des personnes faisant l'appoint divergent. Pour certains la décision d'interdire le paiement en espèce de l'intégralité du prix du véhicule est une bonne chose. «Cela va permettre à beaucoup de gens de profiter des remises. Car, imaginez qu'on ait laissé libre cours au paiement en espèces et sans limiter le nombre de véhicules à l'achat par personne, comme ça été le cas lors de la dernière édition, les stocks auraient été vite épuisés au profit des revendeurs», nous a rappelé Hamel de Rouiba. Mais pour Madjid, enseignant à Blida, «ce n'est pas tant l'interdiction de vendre sur place qui est importante mais plutôt de mettre en place un dispositif qui donne la priorité d'achat pour les fonctionnaires et autres salariés et non pas de faire profiter les remises des prix à tout le monde sans distinction aucune». Et d'ajouter, «dans cette file il y a bien sûr des revendeurs dont la seule visée est de bénéficier de la remise et ensuite attendre que le salon se termine pour mettre en vente les nouveaux véhicules». Et Nasredine, de Mostaganem, d'enchaîner dans ce sens : «Pour beaucoup de personnes le salon est devenu l'occasion de se faire de l'argent en plus. C'est ceux-là qui créent et alimentent le marché parallèle de la voiture neuve. N'a-t-on pas observé des files de voitures dans nos rues sur les vitres desquelles est collé une affiche ‘‘voiture à prendre''». Toujours à propos des formalités de ventes, les responsables des ventes rencontrés sur leurs stands nous ont dit que «lors de la commande le client doit déposer un chèque certifié en son nom et le montant d'engagement (au moins 10% de la somme totale)». Concernant les commandes qui dépassent plus d'un véhicule on apprendra de nos interlocuteurs que «le client doit justifier sa commande en présentant un document attestant la nature de son activité». Une mesure que «certains concessionnaires n'appliquent pas à la lettre», nous a-t-on toutefois signalé. Autre irrégularité constatée lors de note passage : les hôtesses ne peuvent se prononcer sur les délais réels de livraison. De quoi rendre perplexe plus d'un visiteur. Cela dit, il faut croire enfin qu'à travers la décision de faire des remises exceptionnelles lors de ce 16e SIA, les concessionnaires ont cherché à booster leurs ventes pour à liquider leurs stocks d'invendus, notamment pour la catégorie des véhicules de fin de série de production. Mais toujours est-il, l'édition de cette année ne sera pas aussi lucrative pour les revendeurs que les précédentes, habitués qu'ils sont d'avoir la main mise depuis quelques années sur le SIA.