Photo : S. Zoheir Par Algérie Presse Service Les problèmes freinant le développement de la pêche, dans la wilaya d'Annaba, risquent de perdurer en l'absence d'une prise en charge des dysfonctionnements et des contraintes à l'origine de la stagnation de ce secteur, estiment des professionnels des métiers de la mer. La flottille de pêche qui compte, dans cette wilaya, près de 4 300 embarcations vieillissantes, pour une population de marins pêcheurs de 4 000 personnes, n'évolue pas aujourd'hui dans des conditions favorables à même de permettre à ce secteur stratégique d'exploiter au mieux les potentialités halieutiques existantes, selon le président de la chambre locale de la pêche et de l'aquaculture. M. Cherif Telli, premier vice-président de la chambre nationale de la pêche et de l'aquaculture, souligne que le vieillissement de la flottille de pêche constitue «l'une des principales raisons à l'origine du net recul de la production de poissons d'où la flambée des prix à la consommation. A titre illustratif, 6 900 tonnes de poissons, toutes variétés confondues, ont été obtenues en 2012 contre 11 000 tonnes en 2010 et ce, en dépit de la réhabilitation de 20 pour cent de la flottille de pêche, a-t-il fait savoir. Le déficit en infrastructures d'accueil des embarcations de pêche est une autre contrainte qui entrave le développement du secteur de la pêche, a relevé pour sa part le directeur de la chambre de la pêche et de l'aquaculture, M. Kheireddine Bentorki qui estime que le projet de construction d'un nouveau port de pêche, au chef-lieu de wilaya, est à même, s'il venait à être concrétisé, de participer au redressement de l'activité de pêche. Lancée en 2008, l'idée de création d'un nouveau port de pêche à Annaba n'a pu aboutir jusqu'à présent à cause de divergences autour du choix du site devant accueillir cette infrastructure, a-t-il expliqué. Le non respect des zones et des périodes de pêche, la pollution industrielle à partir de l'Oued Seybouse qui se jette dans la mer avec tout ce qu'il charrie comme impuretés, sont également des facteurs contrariant l'amélioration de la production du poisson, à l'instar des changements climatiques, ont indiqué de leur côté des patrons de pêche, clouant également au pilori l'absence d'organisation et l'instabilité du marché du poisson. Des quantités de poisson pêché ne répondant pas à la taille imposée par la réglementation sont écoulées sur des marchés situés en dehors de la wilaya d'Annaba, sans transiter par son port de pêche, ont-ils ajouté. Cette situation, ajoutée à la profusion d'intermédiaires, ne va pas sans provoquer, selon eux, de «fâcheuses incidences» sur le prix du poisson. Des ménagères et des chefs de famille rencontrées au sortir de la poissonnerie du marché couvert du centre-ville d'Annaba jugent les prix du poisson en particulier, ceux des crustacées «totalement inaccessibles». La réhabilitation de la flottille de pêche, la création de nouvelles infrastructures d'accueil pour les embarcations, la mise à niveau des entreprises de pêche et l'organisation du marché du poisson sont aujourd'hui nécessaires pour redresser ce secteur dans la région d'Annaba qui dispose d'énormes potentialités halieutiques avec un littoral long de 80 kms, estimé un professionnel. Le «programme d'appui au partenariat et de coopérations algéro-italienne et algéro-coréenne dans le secteur de la pêche et de l'aquaculture, offre d'autres alternatives susceptibles d'améliorer les rendements de la production du poisson grâce à l'acquisition du savoir faire managérial, technique et économique dans le domaine de la valorisation, de la transformation et de la commercialisation des produits de la pêche et de l'aquaculture», indique-t-on à la direction concernée.