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La pêche en Algérie, un secteur qui attend une sérieuse stratégie
Publié dans La Nouvelle République le 02 - 05 - 2011

Le secteur de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya d'Annaba avait fonctionné avec une importante enveloppe financière de près de 10 milliards de DA qui avait été débloquée par l'Etat pour encourager et valoriser les petits métiers de la pêche.
Selon toute évidence l'action d'injecter de l'argent frais et utile pour sauvegarder les petits métiers qui notamment étaient sur le point de disparaître et aussi dans le but d'améliorer la production artisanale reste une mesure judicieuse pour la survie du secteur en question. 53,4% de la pêche maritime est composée de sardiniers soit, indiquent certains professionnels dans le secteur, plus de 2 882 embarcations et 692 sardiniers qui sont en activité, 34% de ces embarcations représentent des chalutiers alors que le reste, 66% sont des sardiniers et cela démontre une nette augmentation de la pêcherie sardinière. En tout état de cause, des acquisitions avaient été effectuées en 2000 avec de récentes embarcations dont 78 petits bateaux sont destinés pour la pêche en haute mer. Ce sont quelques étrangers expérimentés dans le secteur, notamment dans la tradition des cultures halieutiques, qui opèrent d'ores et déjà dans l'aquaculture. Dans ce cadre, il est nécessaire de souligner que l'important budget accordé pour le plan national du développement de la pêche a pour objectif de restructurer le secteur et surtout dynamiser les petits métiers de même que plus de 690 projets avaient été transférés à la banque BADR pour réaliser cette option. Certes, il a été constaté une chute dans les exportations qui, faut-il le souligner, n'étaient que de l'ordre de 5,4 millions de dollars durant les années précédentes tandis que le marché européen réserve une importance primordiale pour les exportations algériennes où la demande demeure toujours croissante et c'est ce qui explique que les droits de douane aient été supprimés pour les importations en provenance de la plupart des pays en développement.78% des exportations du pays vont vers l'Espagne et seulement 7% sont destinés pour la France comme pour l'Italie. La production nationale était de 130 000 tonnes par an pour laquelle seuls les produits les plus valorisés sur le marché extérieur font l'objet d'exportation. avec à titre indicatif, les crevettes, les langoustes, les poulpes. L' Algérie dispose seulement de 600 000 tonnes de stocks pêchables dont 220 000 tonnes sont exploitables. A cela, il faut ajouter que les raisons du retard en matière de pêche sont nombreuses, à titre d'exemple, la flotte est inefficace pour entreprendre la pêche au large pour laquelle de grands moyens matériels devraient être particulièrement déployés, indique-t-on. A Annaba, plus de 80 promoteurs avaient bénéficié d'aides financières accordées par l'Etat et seulement 10 d'entre eux avaient réalisé des projets pour le secteur de la pêche alors que le reste n'avait rien fait pour ce créneau. Un contrôle dans ce sens devrait être effectué pour pénaliser les personnes de mauvaise foi. De nos jours, le poisson, notamment la sardine qui est très consommée par les Algériens, est devenu un produit de luxe pas tellement accessible pour les petites bourses à un prix de 250 DA le kg , elle n'est pas à la portée de tous. En effet, le prix des poissons dans les poissonneries a pris de l'envol et la plupart des citoyens dans la wilaya ne parviennent pas à consommer plus de trois kg de sardines par mois, la moyenne de la consommation par habitant dans le monde est de 15,7 kg, au Maroc, elle est de 8 kg et en Tunisie 10 kg. Certains observateurs affirment que la cherté des produits de la mer, sinon la rareté du poisson, revient en premier lieu aux pêcheurs. Ce secteur tourne à Annaba avec seulement 445 unités dont une centaine de sardiniers, 31 chalutiers et 7 autres petits bateaux de pêche. Sur le plan extérieur, l'on révèle que le chiffre d'affaire des ventes de la pêche française dépasse largement le un milliard d'euros, cela place ce pays au 3e rang européen après la Grande-Bretagne, le Danemark et l'Espagne. La pêche étrangère se caractérise par sa diversité en Méditerranée, les principales espèces capturées sont essentiellement le thon rouge, la sardine et l'anchois. La revue agroline avance un nombre de 8000 navires actifs pour la flotte de pêche maritime française possédant une production d'environ 603 000 tonnes pour plus de 230 espèces, précise-t-on. Les principales espèces élevées en France sont le bar avec 3000 tonnes, le turbot, la truite de mer et la daurade royale. La France importe trois fois plus de produits de la mer qu'elle n'en exporte soit des importations en poissons de mer congelés or, l'investissement étranger direct et en partenariat avec des opérateurs nationaux dans le domaine de la pêche et l'aquaculture reste toujours encouragé et l'initiative du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques veut renforcer cette coopération internationale ; pour cela 12 sociétés mixtes avaient été créées dont 10 algéro-espagnoles et algéro -franco-espagnoles . Le Maroc, un pays producteur Avec ses 3500 kilomètres de côtes, le Maroc est le plus important producteur et exportateur de produits de la mer en Afrique. Depuis quelques années, le gouvernement marocain avait entrepris un plan de modernisation de sa filière pour en faire une vraie locomotive du tissu productif national. Le royaume du Maroc dispose ainsi de l'un des plus importants potentiels halieutiques mondiaux estimé à 1,5 million de tonnes par an, devenant ainsi le premier producteur de poissons en Afrique et le 25e à l'échelle mondiale grâce à la sardine «sardina pilchardus» dont il est le premier producteur et exportateur mondial. La filière de ce pays emploie près de 450 000 personnes faisant vivre 2,5 millions de Marocains ; les espèces capturées sont variées : espèces benthiques qui sont notamment des poissons vivant près du littoral comme la daurade, merlu, capelan, grondin, ombrine et sole. Les espèces pélagiques sont des espèces vivant au large comme la sardine, maquereau, anchois et chinchard. le Maroc compte 27 ports de pêche dont 19 atlantiques et 8 méditerranéens, le port de Laayoune à lui seul compte 50% des prises de la flotte côtière. A ce sujet, il faut savoir qu'au Maroc le secteur de pêche côtière et artisanale recèle d'énormes potentiels tant au niveau économique que social et sa contribution au développement socioéconomique du pays reste pourtant en dessous de ses possibilités offertes par l'un des plus grands réservoirs de ressources halieutiques mondiales. A noter que dans ce secteur les principales contraintes qui freinent la croissance du poisson sont la vétusté des navires, déficience des infrastructures de commercialisation dues à ces problèmes. La pêche, un secteur phare en Tunisie La pêche en Tunisie jouit de plusieurs atouts et joue un rôle primordial dans l'économie du pays grâce à sa position stratégique et privilégiée sur le bassin méditerranéen, possédant ainsi un littoral de 1300 km de long. L'intérêt pour ce secteur se traduit par un important investissement en infrastructures portuaires dotant le pays de 40 ports dont 10 ports hauturiers pour une forte concentration de pêche estimée à 47,5% dans les régions du Sud et de 42,5% dans l'Est. Les exportations tunisiennes sont de l'ordre de 15 000 tonnes par an soit 16% de la production globale qui est destinée particulièrement au marché européen. Les principaux produits exportés sont les crustacés «crevettes» qui représentent 80% du tonnage. Les ports tunisiens abritent une flottille constituée de 374 unités de chalutiers, 349 unités de sardiniers, 4900 barques motorisées et 7600 autres non motorisées. Dans la région sud de ce pays, se concentre 60% de la flottille contre 18% pour la région nord. Le secteur de l'industrie des pêches connaît un vrai essor en Tunisie avec 22 unités spécialisées dans la production de conserves de poissons à savoir sardines et thon, 87 unités de conditionnement de produits frais de la pêche et 49 autres unités mixtes . Dans ce contexte, il est impératif de signaler que la potentialité économique du secteur de la pêche dans notre pays dispose d'un formidable réservoir de ressources halieutiques qui était jusqu'ici moins exploité, et pour cause des infrastructures portuaires précaires avec une grande flottille vétuste. Devant cet état de fait, la filière de la pêche se trouvait laissée à l'abandon et un plan national de développement fut lancé pour cibler une production de 230 000 tonnes dans les années à venir. L'Algérie dispose de 28 ports de pêche opérationnels comparativement au Maroc. La production algérienne de poissons est très variée qui est constituée principalement de merlans, daurades, pageots, rougets, squales et autres espèces comme les sardines, anchois, espadons, thons et aussi crevettes, langoustines et langoustes. Les professionnels du secteur avancent que près de 83% de la production est réalisée par des chalutiers , 13% par des sardiniers et 4% par des petits métiers. Sur ce point, il convient d'indiquer que le ministère de la Pêche prévoit pour ses grandes lignes un important programme de développement de l'aquaculture inclus dans le cadre du plan de relance économique pour un budget conséquent. Oki Faouzi

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