Seuls au monde est l'expression qui collait parfaitement hier à la situation des Palestiniens. Les Palestiniens ont commémoré hier le 37e anniversaire de la «Journée de la terre» dans un contexte particulier. Lâchés par la communauté internationale, notamment après l'abandon américain du parrainage des négociations, clairement annoncé par le président Obama lors de sa récente visite en Israël, les Palestiniens savent désormais qu'ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour arracher ce qu'ils peuvent obtenir de l'Etat sioniste. Jamais la question palestinienne n'a été autant reléguée au second plan que depuis que les pays du Golfe ont pris les commandes de la Ligue arabe. Le dernier sommet de Doha a prouvé à ceux qui refusaient d'y croire, que la question palestinienne ne représentait plus grand-chose sinon rien pour les nouveaux maîtres du monde arabe. C'est donc dans une solitude quasi-totale, que les Palestiniens ont célébré cette journée symbolique. Une journée qui commémore chaque 30 mars la mort en 1976 de six Arabes israéliens lors de manifestations contre la confiscation de terrains par Israël. Les Palestiniens ont donc commémoré la journée de l'attachement à leurs racines et à leur histoire. Une histoire profondément marquée par la résistance et l'affrontement à l'occupant qui continue de leur voler leurs terres. Les Palestiniens qui vivent dans les territoires de 1948, ceux des territoires de 1967 sans oublier ceux de l'exil, prouvent par cette commémoration les liens qui les unissent tous. Palestiniens et Arabes israéliens ont marqué donc ensemble cette journée par de nombreux rassemblements, en Cisjordanie, Ghaza ou Al-Qods occupée. Des heurts avec les forces israéliennes ont eu lieu en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza, mais aucune victime n'a été signalée. Les principales manifestations devaient avoir lieu dans la ville arabe israélienne de Sakhnine et dans la région du Negev. Dans le nord de la bande de Ghaza, des dizaines de personnes se sont rassemblées dans la ville de Beit Lahiya, tandis que dans le Sud des manifestants de la localité de Khan Younès ont planté des oliviers. Sami Abou Zouhri, un porte-parole du mouvement Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a indiqué aux protestataires de Khan Younès que son mouvement «allait poursuivre sa résistance pour libérer toute la Palestine». Toujours dans le sud de la bande de Ghaza, à Rafah, près de la frontière avec Israël, quelque 500 Palestiniens ont manifesté, certains lançant des pierres sur les soldats israéliens qui ont riposté par des tirs à balles réelles. Un manifestant aurait été légèrement blessé. Des dizaines de Palestiniens, notamment le Premier ministre, Salam Fayyad, ont planté des arbres sur le site d'un projet de colonie israélienne entre la Cisjordanie et Al-Qods-Est occupées, rapportent des agences de presse. D'autre part, des membres la police palestinienne ont participé à la plantation d'oliviers à travers tous les territoires palestiniens, dont les populations sont constamment soumises à de multiples agressions de l'armée d'occupation israélienne, comme les arrestations arbitraires et la destruction d'oliviers, entre autres. Dans un communiqué, publié à l'occasion de la Journée de la terre, la police palestinienne a fait savoir que le travail de ces policiers ne consistait pas seulement à maintenir l'ordre mais aussi à participer à toutes les festivités nationales. Sur le mont des oliviers, à Jérusalem-Est, quelque 200 Palestiniens ont planté des arbres sur des terres appartenant à une famille palestinienne. Trois participants ont été arrêtés pour avoir pénétré sur des terrains appartenant à l'Etat, selon Mme Samri. Loin des caméras des télévisions, les Palestiniens ont planté leurs oliviers, tenus leur sit-in et manifesté pour affirmer leur existence et dire qu'ils n'oublient pas leur terre toujours occupée et comment G. H./Agences