Moussa Benhamadi s'était engagé à lancer l'opération 3G avant la fin du mois. Hier, un de ses conseillers a expliqué que la vision du ministère de la Poste et des TIC par rapport au haut débit, le très haut débit, la 3G et la LTE «est claire, ne souffre d'aucune ambiguïté et ne fait l'objet d'aucune hésitation à introduire cette technologie en Algérie». L'utilisateur de ces technologies n'a aucune raison de douter de la bonne foi de ce conseiller. Tout comme il n'a aucune raison de douter de la volonté du gouvernement de faire émerger notre économie. Le seul hic réside dans le fait que Mobilis n'est pas encore prête et que le dossier Djezzy n'est pas encore finalisé. Les abonnés de ces deux opérateurs devront attendre encore un peu que la technologie soit mise en place en attendant que les pouvoirs publics décident des modalités financières. Ce qui vaut pour la téléphonie vaut pour le haut débit. La faiblesse de la bande passante rend inutile tout abonnement supérieur à 256 ko. Il est rare de recevoir à son domicile la qualité du signal et la quantité pour laquelle vous payez. Cependant, il est évident et quasi-certain qu'un jour les Algériens bénéficieront de la 3G et du haut débit. Il est aussi certain que nos fonctionnaires font tout pour améliorer les conditions de vie de leurs concitoyens. Des efforts colossaux sont entrepris par toutes et tous. Il reste que, comme dit l'adage bien de chez nous : «Il ne peut y avoir que du bon dans les retards.» Et comme nos fonctionnaires et nos ministres veulent le meilleur pour tout un chacun, plus il y a de retard et meilleure est la qualité de service. La guerre technologique, que se livrent les deux géants des Smartphones que sont Apple et Samsung, va rendre la technologie 3G obsolète dans quelques mois. La nouvelle bataille de la 4G et des tablettes affecte le débat sur la date de lancement de cette technologie d'une obsolescence quasi semblable lors de l'apparition de la télévision couleur et des techniques Pal et Secam. De retard en valse hésitation pour satisfaire tout le monde, l'Algérie est un des seuls pays au monde à vouloir faire de l'égalitarisme y compris dans un secteur aussi concurrentiel que celui de la téléphonie et des technologies de l'information. Le commun des mortels pense qu'un ministre est là pour prendre des décisions. Il donne l'impression de détenir des pouvoirs et de trancher dans le vif pour faire avancer la politique choisie. Oh que nenni ! Un ministre ça réfléchit. Un ministre ça ne fait pas de vague. Un ministre ça doit durer pour que la retraite soit bonne. A force de vouloir contenter tout le monde, on finit par ne contenter personne. D'ici à la fin de l'année et selon les experts les plus optimistes, les Algériens pourront utiliser leurs Smartphones et leurs tablettes à pleines capacités. La technologie 3G sera dépassée mais il faudra s'en satisfaire. Nos informaticiens pourront enfin développer des applications et générer enfin des plus values. Le monde des technologies de l'information se mettra en mouvement avec un «peu» de retard. En attendant la 4G au moment où les Européens réfléchissent à la 5G, le gouvernement pourra dire que grâce à sa gestion éclairée les opérateurs de téléphonie sont et resteront sur le même pied d'égalité. Nous en voulons pour preuve, le fait qu'ils soient tous les trois premiers dans quelque chose. Il se pourrait que Moussa Benhamadi se décide enfin à lancer la banque postale et de libérer définitivement les secteurs concurrentiels que sont la téléphonie et les nouvelles technologies de l'information. Il le fera sûrement mais avec un peu de retard comme tous ses collègues. A. E.