Le jour même de l'enterrement du regretté grand homme de la culture algérienne Mustapha Toumi, une funeste nouvelle est venue endeuiller le monde artistique national avec l'annonce de la disparition de la comédienne populaire Salima Labidi, jeudi dernier, suite à une longue maladie qui l'a clouée au lit depuis des semaines, rapporte l'APS. Cette grande Dame qui a su séduire les téléspectateurs algériens, grâce à sa talentueuse incarnation du personnage Monica dans la sitcom ramadanesque Akham Da Meziane, de Slimane Boubekeur, réalisée par Mahfoud Okkacha en trois séries totalisant 90 épisodes, diffusés sur la Chaîne IV d'expression amazigh de l'Entv. La regrettée artiste, aux qualités humaines et professionnelles indéniables, a vu le jour en 1949 dans la région de Miliana. Elle a fait ses premières apparitions dans le 4e art, par ses participations, en 1966, au théâtre radiophonique à la chaîne II, enchaînant les rôles dans différentes pièces tragi-comiques traitant des problèmes de société. Elle s'est ensuite lancée dans le cinéma où elle a fait parler d'elle en un temps relativement court. Salima Labidi a également incarné de nombreux personnages dans plusieurs films et feuilletons, à l'instar d'Ahlil, ahlil et Yak ennighak (je te l'ai pourtant dit), du réalisateur Rachid Harhar, et El michoir (Le parcours) de Djamel Fezzaz. Mais, son plus grand succès populaire est son interprétation authentique et pétillante du personnage de Monica, dans le feuilleton Akham Da Meziane, dont les mimiques et les répliques, dont elle en avait le secret, avaient séduit de nombreux téléspectateurs. Elle était également très appréciée auprès de ses pairs pour son altruisme, son dynamisme et sa joie de vivre communicative. Contacté par Nadia Siaci, le réalisateur Amar kridèche, s'est exprimé, hier matin, sur les ondes de la Chaîne III dans le journal culturel, en confiant d'une voix très émue : «Je n'arrive pas à réaliser qu'elle est partie, on est tous très attristés par sa disparition. C'était une grande Dame toujours dynamique, pleine de vie, le sourire tout le temps aux lèvres.» Il a également ajouté, que «d'un point de vue professionnel, elle était douée pour interpréter une large palette de personnages, elle pouvait aussi bien camper des personnages traditionnels que modernes. C'était toujours agréable de travailler avec elle, et franchement j'étais impatient de la retrouver sur le plateau. Elle était bien éduquée, courageuse et très perfectionniste. Elle avait tout le temps peur de se tromper, si elle se trompait elle devenait toute rouge. Elle fait partie de la trempe d'une génération de talentueux comédiens qui malheureusement s'amenuise de plus en plus. C'est une grande perte pour le cinéma algérien car elle est irremplaçable. Rabi Yerhamha» Salima Labidi, a été inhumée hier au cimetière d'El Madania, dans la capitale, à Alger, entourée de sa famille, ses amis, ses collègues ainsi que de nombreux fans qui ont tenu à exprimer leur gratitude en l'accompagnant jusqu'à sa dernière demeure S. B.