SNC Lavalin, se montre coopérative avec les autorités algériennes dans l'enquête sur le versement présumé de pots-de-vin à des responsables algériens lors de contrats conclus dans le secteur de l'énergie en Algérie. Son vice-président Charles Schebl, interrogé par nos confrères de Liberté, affirme que le groupe «collabore avec les autorités algériennes et canadiennes pour tirer au clair tout cela et permettre à la vérité d'éclater». Si malversation il y a, ce sera, à ce moment-là, le fait d'individus (...) SNC Lavalin a sous-traité des contrats de certains marchés à des entreprises dont Bedjaoui était actionnaire. (...) c'est tout ce qu'on sait sur lui, a ajouté le vice-président du groupe canadien. SNC Lavalin a réussi ces dernières années à conclure une série de contrats avec Sonatrach et avec Sonelgaz. C'est le géant canadien qui allait s'occuper du suivi, du contrôle et de la coordination de l'exécution des travaux de réalisation de la nouvelle ville de Hassi Messaoud. Mais de tous les contrats, celui relatif à la centrale de Hadjret Enouss (SKH) dont la construction a été confiée à SNC Lavalin, a fait l'actualité ces derniers mois. Nordine Bouterfa, P-dg de Sonelgaz, a souligné récemment que tous les contrats de Sonelgaz sont conclus dans la transparence, séance tenante et que nous n'avons pas relevé d'interventions d'intermédiaires dans le processus d'attribution de la centrale de Hadjret Ennouss. Mais, ajoute-il, s'il s'avère qu'il y a une quelconque intervention qui entrave cette transparence, nous poursuivrons en justice la partie concernée. Il dira que Sonelgaz a engagé des contacts avec son partenaire canadien pour vérifier ces informations rapportées par des journaux locaux. «Nous sommes en train de vérifier, y compris auprès de SNC Lavalin, si un intermédiaire est intervenu sur nos affaires, et si cela sera avéré, nous allons défendre nos intérêts», a-t-il indiqué. Sonelgaz s'en défend et remonte le temps, expliquant, par exemple, que son introduction comme acheteur unique de l'énergie produite dans la centrale de Hadjret Ennous, l'a conduite à «exiger préalablement» la remise des offres commerciales relatives au contrat EPC et O&M qui était prévue le 02 avril 2005, la négociation du projet de contrat de conversion du gaz naturel en électricité (Tolling) avec les deux candidats Siemens et SNC Lavalin. Toutefois, la croissance de la demande en électricité et la nécessité de réaliser la centrale de Hadjret Ennous, dans des délais très courts, Sonelgaz s'est résignée à la mise en place d'un Term Sheet (document fixant les conditions et principes du contrat de tolling). C'est ainsi, ajoute Sonelgaz, que AEC a pu procéder à l'ouverture et à l'évaluation publique des offres commerciales le 17 décembre 2005 à l'issue de laquelle SNC Lavalin a été désigné comme adjudicataire des contrats EPC et O&M sous condition de concrétiser son engagement à prendre des participations à hauteur de 51% sur laquelle il s'est engagé. (Engagement exigé également à son concurrent Siemens). Suite à cette ouverture des plis, SNC Lavalin et Mubadala (à travers la joint-venture Aiul), ainsi que Sonatrach, Sonelgaz et AEC ont constitué la société SKH. C'est dire que, selon Sonelgaz, le déroulement de cette phase d'attribution- bien que difficile et complexe- a connu un traitement transparent et équitable vis-à-vis des deux concurrents. En dehors de l'Algérie, SNC Lavalin a connu ces dernières années quelques cas de corruption, concernant des contrats conclus en Libye du temps du régime Kadhafi, mais aussi à Montréal même. Ces affaires n'ont pas encore d'aboutissement judiciaire, mais ont entraîné la démission puis l'arrestation du numéro un, Pierre Duhaime, et l'arrestation en Suisse de Riadh Ben Aïssa, ancien chef des opérations internationales de construction et prédécesseur de Shebl. C'est l'enquête suisse sur les agissements de Ben Aïssa qui aurait révélé que SNC Lavalin aurait fait des versements suspects à des compagnies contrôlées par Bedjaoui. Y. S.