Il faut se rendre à l'évidence que la beauté de l'Algérie à elle seule n'est pas suffisante pour développer son tourisme, un développement qui reste tributaire de notre capacité à transformer ses atouts d'un simple produit brut en des offres touristiques diversifiées, avec des spécificités qui lui permettront d'arracher une place de choix. C'est en ces termes que le président de la République M. Abdelaziz Bouteflika s'est adressé, dans son message, à l'assistance présente aux deuxièmes assises nationales du tourisme, ouvertes hier au Palais des nations Club des pins, en présence de tous les acteurs nationaux intervenants dans le secteur mais aussi des experts étrangers venus apporter leurs expériences dans ce domaine de même que leurs visions des choses. Le premier magistrat du pays, et dans cette lettre lue par son conseiller M. Boughazi, a appelé tous les acteurs intervenant dans le tourisme à relever le défi en toute responsabilité et objectivité et avec professionnalisme pour évaluer les points positifs et négatifs dans le secteur afin de permettre aux pouvoirs publics de tracer un programme de travail à même de concrétiser les recommandations qui en découleront et hisser ainsi ce secteur prometteur à la place qui lui revient. Rappelant les mesures incitatives mises en place par l'Etat pour encourager l'investissement dans ce domaine, M. Bouteflika a indiqué que le développement du tourisme en Algérie est considéré parmi les priorités nationales. «L'Etat accorde une place prépondérante au tourisme et compte le dynamiser et élargir cette activité pour créer des emplois durables et saisonniers», conclut le président de la République. Pour sa part, le ministre du Tourisme et de l'Artisanat M. Mohamed Benmeradi a mis en évidence les efforts consentis par l'Etat depuis les années 60 qui ont fait de l'Algérie une destination touristique par excellence avant de la voir décliner à partir des années 80, suite à la chute des prix du pétrole et le recul des investissements publics. Il rappellera que «la volonté politique actuelle est telle qu'il n'est pas impossible de réhabiliter cette destination d'autant que l'Algérie est située dans le bassin méditerranéen, espace très prisé par les touristes internationaux». D'ailleurs, grâce à toutes les démarches entreprises jusque-là notamment la mise en place du plan d'orientation et d'aménagement touristique, et l'encouragement de l'investissement un début de résultat est à constater. Cependant, indique le ministre, «nous devons prendre conscience que nous sommes encore au début du chemin et que beaucoup d'étapes restent encore à franchir». Pour cela, il est nécessaire de conjuguer les efforts de tout un chacun et d'impliquer tous les acteurs pour réussir le défi. Rappelant que le volume d'investissement dans ce secteur émanant du privé a atteint les 220 milliards de dinars dont 25% du privé étranger, le premier responsable du secteur a tenu à mettre en exergue le retard immense dans l'élaboration et l'adoption des Plans d'aménagement du tourisme (PAT) et les plans d'orientation pour l'aménagement touristique des wilayas (Sdat-W) faisant en sorte que 85% des projets touristiques sont réalisés en dehors des Zones d'expansion touristique (ZET). 98% de ces dernières ne sont pas exploitées à ce jour. D'autres difficultés ont été aussi relevées par le ministre. Il s'agit entres autres de l'insuffisance des capacités de formation qui ne répondent pas à la demande sans cesse croissante qui atteindra les 200 000 places pédagogiques d'ici 2015 toutes spécialités confondues, en plus du fait que la majeure partie des agences de voyage activent beaucoup plus dans le tourisme émetteur que réceptif. M. Benmeradi a rappelé que l'implication de tous les acteurs dans ces assises émane de la volonté du ministère de relancer le secteur conscient en cela que cette relance n'est pas du seul ressort de la tutelle mais de tous les partenaires du secteur.
Des solutions pour le problème des ZET De son côté, le secrétaire d'Etat auprès du ministère du Tourisme et de l'Artisanat, M. Hadj Saïd Amine, a indiqué qu'il ne faut pas tomber dans l'autosatisfaction et qu'il faut continuer à travailler et à aller de l'avant. Pour lui le tourisme est le seul secteur où la machine ne remplacera jamais l'homme, et qui est appelé à résorber plus d'emplois de par le monde. Et de mettre l'accent sur l'importance de l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC). «Nous devons aujourd'hui passer du print, tout ce qui est brochure, à l'Internet pour promouvoir la destination Algérie», a précisé M. Hadj Saïd. Un axe longuement développé par Mme Catherine Minguela expert auprès du programme Diveco-UE qui accompagne l'Algérie dans sa quête du développement de son activité touristique. Dans sa conférence de presse animée dans l'après-midi le ministre du Tourisme est revenu sur la problématique du foncier touristique, notamment au niveau des ZET dont beaucoup d'espaces ont fait objet de détournement en l'absence d'un cadre juridique adéquat, et du retard dans la réalisation des plans d'aménagement. M. Benmeradi a expliqué que sur les 205 ZET classées, seules 10 ont atteint le stade final d'approbation par décret exécutif. Dans la recherche de solutions pour cette contrainte majeure des ZET, le ministère du Tourisme a proposé l'attribution des terrains après réalisation d'une simple esquisse de plan d'aménagement (PAT), dira Benmeradi. Proposition acceptée par le Premier ministère, ajoute-t-il. Des instructions seront adressées dans ce sens aux walis pour distribuer ces assiettes de terrain et lancer ainsi les projets. Quant au problème de l'aménagement de ces ZET qui devait se faire sur budget de l'Etat et vu les lenteurs et la bureaucratie, il a été décidé d'attribuer cette tâche aux promoteurs eux-mêmes avant de les rembourser sur compte d'affectation spéciale. Placé sous le haut patronage du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, cet évènement tant attendu s'achèvera aujourd'hui par la lecture des recommandations. B. A.