Le redressement industriel soutenu par le gouvernement algérien a vu, en décembre 2012 et en ce mois d'avril, deux partenariats dans les secteurs mécaniques à Constantine. Deux choix qui ne sont pas fortuits étant donné les spécificités industrielles et macroéconomiques de la région. Deux «géants» étrangers en la matière ont conclu avec les autorités algériennes une coopération à moyen et à long terme. Respectivement l'Américain représenté par Agco Massey Ferguson, qui a entériné une convention avec Etrag d'Oued Hamimime pour la production de tracteurs agricoles et le Groupe Liebherr avec Somatel relevant du groupe Enmtp pour la confection de matériels de travaux publics. L'option de cette fusion est basée sur la règle 51-49% c'est-à-dire 51% du capital de la société mixte est détenu par la partie algérienne. Une attitude pour préserver une «mainmise» nationale. Mais avec délégation du management opérationnel aux partenaires étrangers qui se constituent en «technologues». Clause oblige, les partenaires étrangers doivent assurer un transfert de savoir-faire aux profits des firmes entrées nationales mixte. L'heure est à la production progressive pour les deux unités mécaniques qui doivent réaliser en 2013, pour ATC 3 000 tracteurs, et 166 engins pour la société algéro-allemande «Somatel Liebherr». Si certains observateurs en voient une sorte de blocus aux investissements directs dans le pays dans cette option générée par la loi de finances complémentaires de 2009, il n'en demeure pas moins que certains optimistes, dont le Premier ministre, la cadrent dans un contexte prometteur qui peut, à l'avenir proche, étoffer le tissu industriel, notamment, avec la prolifération des petites et moyennes entreprises (PME,PMI) qui acquièrent encadrement et perfectionnement in situ. «C'est une obligation même», soutenait le ministre de l'Industrie, des PME et de la promotion de l'Investissement, Chérif Rahmani. C'est un passage obligé pour relancer l'activité industrielle dans le pays, en se basant sur le transfert de technologie assuré par les associés étrangers. C'est la pierre angulaire de ce partenariat «préréglé». Les firmes nationales recouvreront au fur et à mesure leur autonomie managériale tout en tirant le maximum de savoir-faire de leurs partenaires étrangers. Le pari n'est pas encore gagné. Mais les pouvoirs publics ambitionnent de mettre l'industrie sur de bons rails avec, en prime, «une relève technologique de haute facture». Pour l'heure, les PME et PMI devant accompagner ses industries demeurent encore à l'état embryonnaire. La zone industrielle prévue aux abords d'ATC à Oued Hamimime, qui devrait abriter de multiples sous-traitants dans le secteur de la mécanique issus des universités, n'a pas encore été constituée malgré la promesse du ministre de l'Industrie. La règle du 51/49% prime dans tous les projets concrétisés. Mais la plus-value - même s'il est trop tôt d'en parler- semble vouloir se faire attendre. Quoique ATC ait organisé un stage au profit d'une dizaine d'opérateurs prodigué par des ingénieurs d'Agco (lire entretien avec le directeur de la société mixte), d'autres perfectionnements et cycles de formations seraient attendus pour matérialiser le partenariat gagnant-gagnant ; et dépasser la rigidité de l'équation 51-49%. N. H.