Le ministre malien de la Défense et des Anciens Combattants, Natié Plea, est arrivé hier à Alger pour une visite officielle de deux jours afin de s'entretenir avec les autorités algériennes «sur les moyens de renforcer la coopération militaire bilatérale». Cette visite intervient à quelques jours de celle du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, dans le cadre de la sécurité dans la sous-région, et pour renforcer les relations entre le Mali et l'Algérie. Le ministre a été reçu par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui l'avait assuré que l'Algérie reprendrait sa médiation dans le conflit entre le gouvernement malien et la rébellion touareg. L'Algérie avait suspendu début avril dernier sa médiation dans le conflit du nord du Mali pour protester contre des critiques formulées dans la presse pro-gouvernementale malienne. La décision algérienne de reprendre son rôle de facilitateur dans la résolution de la crise qui affecte le nord du Mali a été saluée par les autorités maliennes. D'ailleurs, pour ces dernières, l'accord d'Alger 2006, stipulant que les Touareg ne doivent plus réclamer l'autonomie de leur région, dont Bamako s'est engagé à accélérer le développement, demeure le seul cadre de dialogue. En effet, la région du nord du Mali a connu, ces derniers mois, une recrudescence des affrontements entre l'armée et le groupe de rebelles touareg dirigé par Ibrahim Ag Bahanga. En dépit des efforts d'apaisement déployés par des pays voisins, la paix demeure toujours fragile dans cette zone. Il faut noter que certaines forces de la région continuent de jouer avec le feu sous prétexte de «contribuer» au retour de la paix dans le nord du Mali. L'urgence aujourd'hui est de rétablir la paix dans la bande sahélo-saharienne qui, de plus en plus, se transforme en un boulevard de criminalité au profit de réseaux mafieux et terroristes. Pour ce faire, tous les pays de la région doivent redoubler d'efforts pour œuvrer ensemble à la préservation de la paix, de la stabilité et de la sécurité dans la zone et éviter ainsi à la région de devenir un no man's land offert aux bandits spécialistes de la rapine et de tout genre de trafic. Il convient de signaler que l'activité des groupes terroristes est facilitée par l'instabilité que connaît la région ; une instabilité qui favorise l'ingérence des forces étrangères dans la zone sous prétexte de lutte antiterroriste. L'exemple de l'enlèvement, le 22 février dernier, de deux touristes autrichiens est édifiant. Ce sont les mêmes forces jouant le rôle de médiateur au Mali qui ont tenté de jouer le même rôle avec les ravisseurs, lesquels ont exigé une rançon de 5 millions d'euros pour la libération des touristes. Un rôle qui risque d'envenimer la situation au moment où les peuples de la région aspirent à un développement économique de toute la zone. C. B.