Le président égyptien Mohamed Morsi se rendra au Brésil du 7 au 9 mai pour une visite axée sur l'économie qui entre dans le cadre d'une volonté de rapprochement avec les pays du groupe des «BRICS», a annoncé mercredi son porte-parole. M. Morsi sera reçu par son homologue Dilma Rousseff pendant cette visite qui vise à «renforcer les relations de coopération bilatérale avec le Brésil, en particulier la coopération commerciale, économique et industrielle, et à attirer davantage d'investissements brésiliens vers l'Egypte», selon le porte-parole de la présidence Ihab Fahmy. Il s'agira de «la dernière étape des visites (de M. Morsi) dans les cinq Etats membres des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud)», a ajouté le porte-parole. Lors de sa visite en Inde le mois dernier, le président islamiste égyptien a évoqué son ambition de voir l'Egypte rejoindre un jour ce groupe de grands pays émergents, dont le prochain sommet aura lieu en 2014 au Brésil. M. Morsi, dont le pays est confronté à une grave crise économique, est rentré il y a quelques jours d'une visite en Russie, au cours de laquelle Moscou et Le Caire se sont mis d'accord pour renforcer leur coopération énergétique dans le domaine du pétrole, du gaz et de l'industrie nucléaire. Le président égyptien a évoqué avec son homologue russe Vladimir Poutine un éventuel octroi d'un prêt au Caire et les ministères des Finances des deux pays vont «entrer en contact» pour en discuter, a déclaré Iouri Ouchakov, un conseiller du président russe. Il s'agit d'un «gros prêt», a ajouté M. Ouchakov, sans autre précision. Depuis la révolte populaire de début 2011, qui a provoqué la chute du régime de Hosni Moubarak, l'Egypte est confrontée à une baisse des revenus du tourisme et à un effondrement des investissements étrangers en raison du climat d'instabilité. Le pays a vu fondre les réserves de devises de sa Banque centrale, passées de 36 à 13,5 milliards de dollars en deux ans, une situation qui pèse sur sa capacité à importer des produits essentiels, en particulier certains carburants comme le gazole. L'Egypte négocie en outre avec peine depuis des mois un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un prêt de 4,8 milliards de dollars, qui donnerait un signal de confiance dans son économie mais serait assorti de mesures d'assainissement budgétaire à haut risque sur le plan social.